Assemblée nationale : Louis Paul Motaze justifie la hausse du prix du timbre
L’optimisation de la mobilisation des recettes internes non pétrolières pour financer ses projets de développement se trouve être la seule voie pour le Cameroun dans un contexte de crise mondiale.
L’augmentation du prix du timbre fiscal (50%) a tenu en haleine des députés dans la nuit du 04 décembre jusqu’au petit matin du 05 décembre 2022 à l’Assemblée nationale du Cameroun. C’était dans le cadre des discussions générales sur le projet de loi de finance pour l’exercice 2023. L’honorable Cabral Libii, du Parti camerounais pour réconciliation nationale (Pcrn) a porté cette voix à l’hémicycle. Certains membres du parlement « accusent » le gouvernement d’aggraver la pression fiscale alors que le pouvoir d’achat des citoyens est faible.
Le ministre des Finances, Louis Paul Motaze, dit comprendre les plaintes qui fusent de part et d’autre. Il passe de 1000 Fcfa à 1500 Fcfa. « On peut s’en plaindre effectivement. De toute façon, même à 1000 Fcfa on va dire que c’est cher. Peut-être faut-il le rappeler qu’au Sénégal, le timbre fiscal coûte 3000 Fcfa, en Côte d’ivoire c’est 2000 Fcfa et au Gabon c’est 2500 Fcfa. Nous sommes passés à 1500 Fcfa. Je ne connais pas un pays au monde qui peut être content si on dit que l’impôt ou la taxe augmente », souligne le membre du gouvernement. Et de précisé en guise de justificatif : « Mais qu’est-ce que le gouvernement doit faire face à une conjoncture difficile. Nous avons une guerre que nous n’avons pas souhaité mais à laquelle nous devons faire face. Cela nécessite des moyens. Sur le plan national, il y a des actions de développement que nous devons mener. Il faut des revenus pour cela. Le Covid a érodé nos capacités budgétaires et la guerre ukrainienne ».
Dans un pays comme le Cameroun où sa production pétrolière est tendanciellement à la baisse, les recettes les plus importantes (fiscales et douanières) suffisent à peine à couvrir toutes les dépenses courantes (plus de 3500 milliards de recette fiscales et douanières, plus de 3300 milliards de dépenses courantes), selon le ministre. « Cela veut dire qu’il n’y a plus rien pour les dépenses d’investissement ; qu’il n’y a plus rien pour payer la dette ». Le problème de pression fiscale au Cameroun n’est pas un problème de taux ; c’est un problème de répartition.