Assemblée nationale : les députés ont-ils validé la vie chère en 2023 ?
Avec l’augmentation du prix de diverses taxes, certains Camerounais voient l’avenir en noir car l’inflation reste présente dans les marchés.
Brice Onana baie les corneilles. Assis devant son étal de fortune au marché Etoudi, le quinquagénaire devise avec ses amis sur les perspectives de demain à la lumière de la dernière actualité à l’Assemblée nationale. Comme plusieurs Camerounais, Brice Onana suit de près les travaux de cette session ordinaire au Parlement. « J’ai lu sur internet que le prix du timbre a augmenté. On va débourser maintenant 1500 FCFA. C’est fort quand même. Tout est cher. J’ai cru que les députés devaient plaider véritablement pour nous le petit peuple. C’était peine perdue. 2023 sera très difficile », s’inquiète ce chef de famille.
C’est l’avis partagé par plusieurs habitants de la ville de Yaoundé. Pour l’honorable Adamou Koupit, ceux qui le disent ont raison. « Notre chambre a laissé passer des choses qu’on aurait dû corriger. Mais, ce n’est pas faute de n’avoir pas essayé. L’opposition s’est battue comme elle pouvait. Elle n’a rien changé. Il y a un paradoxe dans ce budget. On augmente les taxes qui touchent à la vie quotidienne des Camerounais. Mais, on va dans les ressources qui concernent ceux qui en ont, pour faire des ressources. Toutes les ressources qui relevaient de l’exploitation de nos forêts sont à la baisse alors que les exploitants forestiers sont nantis. On devait augmenter dans ce secteur et épargner les timbres », martèle le parlementaire.
L’autre préoccupation relevée était au sujet de la proportion de la dépense d’investissement sur la dépense de fonctionnement. Les investissements baissent pendant que le fonctionnement augmente. Pourtant, c’est avec les investissements qu’on améliore les conditions de vie des citoyens. Il n’était donc pas évident pour les 16 députés de l’opposition de faire pencher la balance. Pour le ministre des Finances, le gouvernement fait tout pour maintenir la cohésion tout en évitant l’augmentation des prix sur certains produits entre autres : « Le problème de la pression fiscale au Cameroun n’est pas un problème de taux ; c’est un problème de répartition ».
En rappel le budget de l’Etat au titre de l’exercice 2023 s’équilibre en ressources et en emplois à la somme de 6 345,1 milliards de Fcfa contre 6 080,4 milliardsen 2022 ; soit une augmentation de 264,7 milliards de Fcfareprésentant un taux de 4,4% par rapport à l’exercice 2022.