Assemblée Nationale : à quand une plénière spéciale sur la crise anglophone ?
Plus de cinq ans après le déclenchement des tensions dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, la sérénité est loin d’avoir retrouvé les rangs des populations.
La rentrée scolaire dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest a démarré sans heurt contrairement aux années précédentes. Un signe que la situation sur le terrain revient progressivement à la normale. Si la main tendue par le chef de l’Etat à l’endroit des séparatistes reste peu suivie, les autorités sont mobilisées pour mettre en quarantaine toute menace d’où qu’elle vienne. Au sein de la population, chacun est sur le qui-vive.
Avant l’exacerbation de la situation sur le terrain, le député du Social democratic front (Sdf), Joseph Wirba avait, à grand renfort, sollicité à sa manière, un débat sur la question au sein de la chambre basse sans succès en 2017. Les recommandations issues du Grand dialogue national, initié par le chef de l’Etat en 2019 dans le but de trouver des solutions au conflit, peinent à satisfaire sur le terrain. La crise sécuritaire s’est étendue dans la région de l’Ouest faisant de nombreux victimes. L’Union démocratique du Cameroun (Udc) a sollicité une session plénière spéciale : « Au niveau de l’Assemblée nationale, nous avons demandé une session plénière spéciale afin que tous les députés donnent leurs propositions pour qu’on puisse les ramener au niveau central », a indiqué l’honorable Mbouangouere Rainatou.
L’honorable Njong Evaristus du Social democratic front appelle à un diagnostic profond de cette crise afin de trouver des solutions durables. « Il est important pour nous de comprendre que, quand il y a un problème, on doit se pencher sur ses causes et non se focaliser sur le déroulement des évènements. D’où vient Boko-Haram ? C’est le résultat du chômage des jeunes. D’où vient le problème anglophone ? Il vient des abus constitutionnels et du chômage. Nous devons chercher des éléments constitutionnels pour résoudre ce problème », martèle l’élu de la circonscription du Boyo dans la région du Nord-Ouest. Une session spéciale au sein du parlement reste attendue par de nombreux élus députés.