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Après l’annulation des festivités du 1erMai, les sérigraphes sont dans le désarroi

À une semaine de la célébration, les ateliers ne grouillent pas de monde. Toute la chaîne crie au scandale.

 Il n’y aura pas de célébration pour la Fête du Travail et la fête de l’Unité. Le président Paul Biya en a décidé ainsi en raison de la pandémie du Coronavirus qui frappe le pays.  Cette décision qui a été rendue publique ce 22 avril par le ministre d’Etat, Secrétaire général à la présidence de la République Ferdinand Ngoh Ngoh sonne pour bon nombre de sérigraphes comme « Une saison blanche et sèche ». « La grande parade au Boulevard du 20-Mai est l’élément qui motive plusieurs sociétés à investir dans les pagnes, polos et bien d’autres. Déjà qu’il n y’ a pas ça, couplé au Covid-19 qui empêché les regroupements nous sommes vraiment foutus.» s’indigne Arnaud Olama, responsable d’un atelier  de sérigraphie dans la ville de Yaoundé.

Ce dernier reconnait que les activités étaient déjà fortement menacées depuis quelques mois mais l’annulation des festivités accélère la décadence « Quand il n y a pas d’événement, on est au point mort.  Si la fête du travail passe sans gagner les marchés il faudra attendre soit des funérailles, soit des deuils ou encore des sorties d’association. Ordinairement on se contente de quelques T-shirts, plaques des particuliers ou quelques sociétés. Mais sur toute l’année, la période où nous produisons le plus, c’est la veille de la fête du travail. Presque toutes les entreprises veulent se faire connaitre. Là on n’espère pas, tout est bloqué. Les entreprises prendront les ressources où pour festoyer étant donné que c’est toute l’économie qui est affaiblie » ajoute Arnaud Olama.  

>>Lire aussi- Covid 19: les célébrations de la fête du travail et du 20 mai 2020 annulées

Les sérigraphes sont unanimes les impôts et autres taxes ne sont pas là pour faciliter ce secteur en friche « La sérigraphie n’est pas encore considérée dans notre pays. Chacun ouvre sa case et se fait appeler sérigraphe » affirme Mathurin jeune homme de 28 ans qui exerce dans ce secteur depuis 10 ans.

Au lendemain de la décision du président de la République (22 avril 2020) l’ambiance dans les ateliers de sérigraphie où on floque les tee-shirts, banderoles et casquettes est morose. Valérie, tient un atelier de sérigraphie au lieu-dit Coron à Yaoundé. Elle n’est point surchargée par des commandes. Assistée par ses quatre employés, ils s’inquiètent de cette annulation. Or reconnait-elle avec nostalgie « l’an dernier nous produisions environ 150 Tee-shirts par jour ». Ici, c’est un travail à la chaîne. Entre la conception du logo (pour les entreprises qui n’en possèdent pas), le flocage jusqu’à l’empaquetage et la livraison, chaque employé jouait un rôle déterminant.

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