Institutionnels, investisseurs, banquiers, assureurs et réassureurs, sociétés de bourse et de gestion de portefeuille, le représentant de la Cosumaf et le Directeur général de la Bvmac ont répondu massivement présent au lancement dans la capitale économique camerounaise du roadshow sous régional et international de l’opération d’appel public à l’épargne et d’augmentation du capital de la SCG Ré, la Société Commerciale Gabonaise de Réassurance. La rencontre a permis à ces potentiels souscripteurs de mieux cerner les contours de cette opération débutée depuis le 1er novembre 2022. « La Société Commerciale Gabonaise de Réassurance lance une opération d’appel public à l’épargne en vue d’augmenter son capital social, afin de financer son expansion et le développement de ses activités en Afrique. Cette opération s’adresse donc à tous les citoyens de la Cemac, qu’ils soient personne physique ou morale », a indiqué Andrew Gwodog, l’Administrateur Directeur général de la SCG-Ré.
Séance tenante, Narcisse Konan, le Directeur général d’Africa Bright Securities, par ailleurs arrangeur de l’opération, ont apporté les éclairages utiles aux différentes préoccupations des potentiels souscripteurs. Au regard de la surliquidité présumée des banques et des compagnies d’assurance ou de réassurance, l’Honorable Albert Dooh Collins, Député de la Nation et opérateur économique, s’est interrogé sur le bien-fondé de la démarche de la SCG-RÉ. En guise de réponse, Andrew Gwodog a opportunément rappelé l’objectif de l’opération : « l’émission d’actions nouvelles par appel public à l’épargne de la Société Commerciale Gabonaise de Réassurance s’inscrit dans le cadre de la poursuite du Plan stratégique et de développement de l’entreprise mis à jour en 2022 pour l’adapter à la période 2022-2027, conformément aux évolutions du marché national et international de l’assurance et aux performances de la compagnie ».
INTERVIEW
Andrew Gwodog
« La SCG-Ré propose des garanties pour encourager le maximum de personnes à saisir cette opportunité d’investissement »,
L’administrateur Directeur Général de SCG-Ré explique les contours de l’opération d’appel public à l’épargne, les atouts pour les souscripteurs et l’entreprise.
La Cosumaf a récemment donné son feu vert pour votre offre publique de vente d’actions dans la CEMAC. C’est une bonne nouvelle pour vous qui préparez l’introduction en bourse depuis bien de temps déjà. Comment abordez-vous cette étape importante dans le déploiement de SCG-Ré ?
Nous sommes plutôt fiers du parcours. 10 ans après la création de la SCG-Ré, nous considérons notre introduction en bourse comme un véritable bond en avant qui témoigne de la confiance de toutes les parties prenantes avec lesquelles nous interagissons à savoir les instances de contrôle, le top management, les salariés, le Gouvernement gabonais, etc.
SCG-Ré est la première entreprise publique gabonaise à franchir le cap de la Bourse. Serez-vous un modèle d’école pour les autres ?
Etant la première entreprise gabonaise à franchir le cap de la Bourse parmi les 03 entreprises choisies pour représenter le Gabon à la Bvmac, la SCG-Ré affiche de très bons indicateurs de performance ce qui fait d’elle un modèle pour les autres.
Ces indicateurs sont-ils solides ?
Absolument ! Nous disposons d’un capital de 10 milliards de FCFA, un chiffre d’affaires moyen annuel de 17 milliards de FCFA, un résultat net moyen annuel de 1 milliard de FCFA, des dividendes distribués de 400 millions de FCFA, une rentabilité moyenne de 8%. Ce qui précède nous confère naturellement la confiance du Gouvernement mais aussi des instances de contrôle des marchés financiers en Afrique à savoir la Cosumaf et la Cima.
En dehors de la Cosumaf, vous avez également sollicité l’agrément de la CIMA. Pouvez-vous nous en dire plus ?
En effet, la Cima est une instance incontournable car elle est l’instance de régulation du secteur des assurances. Aucune action de cette envergure ne saurait donc être sans leur aval préalable. Compte tenu de nos indicateurs de performance jouant en faveur de la SGR-Ré, l’agrément à octroyer peut déjà être considéré comme un acquis.
A quoi serviront exactement les fonds collectés ?
A travers un appel public à l’épargne, il sera question de collecter l’épargne des agents économiques privés ou publics dans les 06 pays de la zone Cemac. Les fonds collectés serviront à financer les activités de développement de l’économie gabonaise en particulier mais aussi de l’économie de la sous-région Afrique Centrale en générale. Ils permettront surtout à leurs propriétaires (ceux ayant acheté les actions) de devenir copropriétaires de la SCG-Ré mais aussi d’accroître leurs revenus à travers les dividendes qui en résulteraient.
-Pour SCG-Ré, en quoi l’entrée en bourse sera-t-elle utile ?
C’est une opportunité pour le Gabon de faire évoluer le secteur des assurances et de faire rayonner le label gabonais tant dans la Cemac qu’en Afrique en général.
L’un des défis majeurs du marché des actions est celui de l’illiquidité des titres. À 20.000 FCFA, l’action ne sera -t-elle pas « trop chère » pour le public de la Cemac ?
C’est en réalité un investissement qui en vaut la peine car la rentabilité est assurée, surtout quand on sait qu’il n’y a pratiquement pas de faillite dans le secteur des assurances.
SCG-Ré a récemment ouvert une filiale au Rwanda. Que prévoit la suite de votre plan d’extension ?
Outre les pays de la zone CEMAC, et après le Rwanda où nous sommes attendus, nous envisageons de communiquer cet appel à investissement à Nairobi (Kenya), à Dakar (Sénégal), à Abidjan (Côte d’Ivoire) ainsi qu’à la diaspora présente en Europe.
Relevons que l’opération porte sur un prix nominal d’actions de 20.000 FCFA, correspondant à 250.000 actions, pour une valeur globale de 5 milliards de FCFA. L’opération désormais consolidée au niveau primaire, Louis Banga Ntolo, le Directeur général de la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac) se projette sur l’avenir : « nous souhaitons que cette opération arrive très rapidement sur le marché secondaire, car c’est ce marché qui permet de corriger certaines inégalités en termes de disponibilité des fonds. Le public aura la possibilité d’acheter des actions auprès des primo-investisseurs. Préalablement, l’opération devrait être mobilisée entièrement », a-t-il réagi.
À cette préoccupation, le représentant de la Cosumaf (Commission de surveillance du marché financier), régulateur du marché financier, a annoncé l’entrée en vigueur imminente d’une réforme portant à moins de 7 jours, au lieu de 3 mois, l’écart constaté entre le placement des actions du marché primaire vers le marché secondaire de la Bvmac. Rappelons que la SCG-Ré envisage de porter son capital de 10 milliards de FCFA à 15 milliards de FCFA. Nelly Bakang Yomba, la Directrice générale de Sunu Assurances Vie, a été confortée sur le plafond de souscriptions : « il n’y a pas de maximum autorisé », a rassuré Narcisse Konan.
Plusieurs autres préoccupations ont été abordées et clarifiées. Celles relatives aux souscripteurs hors Cemac, aux impôts sur les dividendes (10%), ainsi que celle relative aux sursouscriptions qui devront, d’après la Cosumaf, bénéficier d’un arbitrage concertée. À titre de rappel, dans le cadre de la mise en oeuvre de son plan stratégique de développement 2021-2025, SCG-Ré a procédé à l’augmentation de son capital social, par incorporation des réserves et apports en numéraires de l’ordre de 5 milliards de FCFA, pour le porter à 10 milliards de FCFA, le 8 octobre 2021, conformément aux dispositions du Code Cima. C’est 6,5% de l’actionnariat de la compagnie de réassurance Gabonaise qui est placé sur le marché financier de la Cemac.
La SCG-Ré deviendra ainsi la toute première société d’assurance et de réassurance agréée par la Cima à faire son entrée en bourse. Confirmant sa solidité financière et sa consolidation dans le réseau. En 2021, la compagnie a totalisé un montant de règlement de sinistre d’un montant de 3,7 milliards de FCFA, soit 8% de moins qu’en 2020. La charge des sinistres nette a connu une hausse de 16%. Sous la même période, elle a généré un résultat financier positif de 151 millions de FCFA (118 millions de FCFA en 2020), soit une augmentation de 28%. SCG-Ré prévoit sir les 5 prochaines années, des résultats évalués à plus d’un milliard de FCFA. L’opération de souscription s’achève.