Air France : un airbus évite un crash sur Paris-Accra
Grâce au professionnalisme des équipes à bord, l’on est passé à côté du pire sur cette desserte le 21 août 2023.
Les réseaux sociaux Instagram et Twitter auront été les déclencheurs d’une alerte au crash dans un avion Air France reliant Paris à Accra le 21 août 2023. Au nombre des sources citées et reprises par nombre de médias occidentaux et notamment français, Marie-Cécile Zinsou, présidente de la fondation Zinsou pour l’art contemporain à Ouidah, au Bénin ; et Ginie Sigonney, hôtesse de l’air à bord de cet aéronef.
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De fait, rapporte l’hôtesse de l’air, l’incident mettant en scène une batterie de téléphone qui a explosé, a déclenché trois heures après le décollage de l’Airbus A330 de Roissy Charles De Gaulle. «Environ trois heures après le décollage, je sens une odeur de combustion de composant électronique. Après avoir vérifié mon matériel, je me lève et commence à regarder autour de moi…», témoigne Ginie Sigoney. Et Marie Cécile Zinsou de renchérir : «Heureusement que mon voisin comprend en quelques secondes ce qui se passe sur son portable qui est en charge et donne l’alerte».
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Et dans la seconde, l’équipage, raconte Marie Cécile Zinsou, «réagit à une vitesse déconcertante. Dans un temps comme suspendu, le chef de cabine récupère ce qui pourrait faire l’effet d’une bombe et, assisté de ses collègues, qui ont toutes revêtu des cagoules antifumée argentées impressionnantes, réussit à maîtriser le début d’incendie». Plus de peur que de mal, grâce au « professionnalisme » et au « contrôle que l’équipage a de la situation, le pire est évité. Tant et si bien que Marie-Cécile Zinsou, salue le calme et la maîtrise du personnel navigant commercial qui d’après elle, « a fait exactement ce qui est annoncé au décollage par le commandant de bord » non sans saluer Instagram « un équipage Air France exceptionnel ».
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Si la compagnie reconnaît que son personnel est parfaitement formé pour faire face à ce type d’incident à bord, affirmant que « la sécurité du vol n’a jamais été mise en cause », les batteries au lithium restent cependant un problème qui a amené à inciter la Federal Aviation Administration (FAA), l’autorité de navigation aérienne civile américaine, à suggérer aux passagers de maintenir leurs appareils électroniques chargés à seulement 30% ou moins à bord des aéronefs. Une option qui «réduit considérablement le risque d’emballement thermique,» conseille le site de navigation aérienne pnc-contact.com aux professionnels de l’aviation. La FAA préconise l’extinction des gadgets inutiles et d’éviter autant que possible de charger les appareils en vol.
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Mais si à bord la compagnie aérienne maîtrise encore la situation, dans le domaine de l’exploitation, elle essuie des frayeurs sur nombre de dessertes sur le continent. Depuis la suspension des vols sur les lignes malienne, burkinabè et nigérienne, la compagnie doit repenser sa stratégie en Afrique de l’Ouest. Selon les résultats 2022 du transporteur qui assurait l’année dernier le transport de 3,87 millions de passagers vers ou depuis l’Afrique sur un total de 16,490 millions de passagers, l’Afrique de l’Ouest et centrale ont permis de réaliser une « forte performance ». «Les yields (rendements) se sont maintenus à de bons niveaux, principalement grâce à la performance des cabines premium en Afrique de l’Ouest et centrale », assure la compagnie.
Du coup, si les compagnies occidentales sont obligées de faire de longs détours atteignant parfois 1000 kilomètres, le transporteur français subit de plein fouet les contrecoups de cette situation. Avec un marché qui avoisinait encore les 04 millions de passagers desservant 44 destinations dans 32 pays d’Afrique, hors Afrique du Nord, la compagnie française voit son avenir sur ses principales destinations ouest-africaines menacé.
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