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Aide humanitaire : l’OIT et la Koica mettent 5 milliards de F au profit de l’autonomisation des réfugiés à l’Est et l’Adamaoua

Le projet mis en place par l’Organisation internationale du travail (OIT), avec l’appui financier de l’Agence Coréenne de coopération internationale (Koica), vise 5000 bénéficiaires, soit 65% de femmes et 50% de réfugiés. Il permettra de redynamiser l’économie locale et la cohésion sociale entre les réfugiés et les communautés d’accueils à travers le développement de l’entrepreneuriat féminin et l’autonomisation économique des femmes dans des chaînes de valeurs agro-écologiques positives.

Selon Ousmanou Ahmed, agent de santé communautaire de l’Association pour la promotion de la paix et le vivre ensemble à Mandjou, localité située à environ 5 kilomètres de la ville de Bertoua, les réfugiés centrafricains vivent dans des conditions précaires « dans le domaine de la santé, on a constaté la présence de plusieurs pathologies dans ces communautés (fièvre typhoïde, le paludisme, le mal gastrique). Chez les réfugiés en particulier, il y a la malnutrition aigüe, les infections sexuellement transmissibles (IST) et les infections de la peau. En termes des difficultés, nous avons constaté qu’’il y a la famine due à la pauvreté, le chômage, le manque de logement et les enfants qui n’ont pas les actes de naissance. Tout ceci ne nous favorise pas la tâche sur le terrain », indique notre interlocuteur.

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En effet, entre 2003 et 2021, plus de 300.000 réfugiés centrafricains ont fui les hostilités dues aux crises successives qu’a connues ce pays voisin. Ils sont installés dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua et vivent dans des conditions douteuses.« Garoua-Boulaï abrite actuellement 50 706 réfugiés centrafricains pour une population de 89036 habitants. Les réfugiés seuls représentent 36% de la population de notre commune. A leur arrivée, il y avait plusieurs organismes humanitaires qui s’occupaient d’eux. Aujourd’hui, beaucoup sont parti, les aides ne viennent plus constamment et ces réfugiés éprouvent d’énormes difficultés pour leur survie », reconnait Adamou Abdon, maire de la commune de Garoua-Boulaï qui abrite l’un des plus grands camps de réfugiés à Gado-Badzéré. Selon les statistiques officielles, près de 300.000 réfugiés centrafricains sont actuellement installés au Cameroun. Malgré les appuis multiformes des agences humanitaires, leur présence exerce une pression supplémentaire sur les ressources naturelles déjà insuffisantes et sur les services sociaux de base disponibles pour les communautés d’accueils. De l’autre côté, depuis 2021, le budget de l’aide humanité a baissé de l’ordre de 50% au moment où les besoins en éducation, santé et nutrition des victimes de guerre demeurent. « Nous comptons sur la coordination et l’appui des Ong nationales et internationales pour un appui substantiel pour l’encadrement des réfugiés au Cameroun »,avait indiqué un travailleur humanitaire au camp de Lolo dans le département de la Kadey l’or d’une opération de rapatriement volontaire des réfugiés en novembre 2020.

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Pour venir en appui aux réfugiés dans ces deux régions, un projet est mis en œuvre par l’Organisation internationale du travail (l’OIT) avec l’appui financier de l’Agence Coréenne de coopération internationale (Koica). Il permettra de structurer les femmes réfugiées, les déplacées internes et celles des communautés d’accueils à créer des entreprises et coopératives agricoles durables.« Pendant 4 ans, ce projet va redynamiser l’économie locale et la cohésion sociale entre les réfugiés et les communautés d’accueils à travers le développement de l’entrepreneuriat féminin et l’autonomisation économique des femmes dans des chaînes de valeurs agro-écologiques positives. Il cible environ 5000 bénéficiaires. Soit 65% de femmes et 50% de réfugiés et couvre 04 départements et 16 communes dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua », explique Katleen Félix Ranger, la directrice du projet. Estimé à plus de 5 milliards de Fcfa, soit environ 8 millions de dollars, le projet a officiellement été lancé à Bertoua le 15 décembre 2021 à Bertoua par l’Inspecteur général du ministère de la promotion de la femme et de la famille (Minproff), Nathaly Ngemba.

Martin Foula

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