Agro-industrie : risque sur les capacités de transformation de la Sodecoton
Sur une production de 320 000 tonnes de coton enregistrés au cours de la campagne 2018-2019, la Société de développement du coton connaît des difficultés à triturer (transformer en huile) sa production de coton-graines, faute de capacité d’égrainage.
Gabriel Mbairobe, ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), a relevé dans une interview accordée à la presse publique ce 25 juin 2019 qu’aujourd’hui, la Sodecoton a une capacité industrielle évaluée à 285 000 tonnes de capacité d’égrainage de coton-graines et 140 000 tonnes de trituration. Du coup, « cette année, sur les 320 000 tonnes de coton produites, il y a près de 30 à 40 000 tonnes qui risquent ne pas être triturées », affirme le membre du gouvernement.
Le Minader assure que, si la tendance se maintient, l’année prochaine on sera peut-être à un volume cumulé de 370 000 tonnes de coton-graines non triturées. « Cela nécessite de répondre à cette augmentation de production par une amélioration conséquente de la capacité de traitement des produits issus de la récolte. Pour cela, il est prévu la mise en route d’une nouvelle usine d’égrainage en 2020-2021 et d’une seconde usine en 2022-2023 », rapporte Gabriel Mbairobe.
Toujours selon lui, il faut procéder à l’augmentation des capacités des huileries de Garoua et Maroua (septentrion du pays) de manière à triturer à l’horizon 2023, 260 000 tonnes de coton-graines. Tous ces investissements, d’après le Minader, nécessitent environ 50 milliards de FCFA. Cependant, « Du fait du programme avec le Fonds monétaire international, l’État n’a pas pu inscrire ces lignes de prêts dans son budget actuel, ces négociations devant être menées longtemps à l’avance. Mais le gouvernement est déterminé à appuyer ce programme d’investissements et des solutions alternatives sont déjà étudiées dans ce sens », tente de rassurer M. Mbairobe.