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Agro-industrie : l’Office Céréalier veut produire de la farine de maïs

En réponse à la crise du blé provoquée par le conflit armé en Ukraine, et qui a rendu contraignante la fabrication locale du pain à base de farine de blé, la centrale d’achat des céréales du Grand Nord se propose de produire industriellement la farine de maïs destinée à la fabrication du pain. Le projet a déjà été soumis au gouvernement et est en attente de son approbation.

Au Cameroun, les boulangers et les pâtissiers ont été les premiers à subir les effets du conflit russo-ukrainien qui a durement perturbé les circuits d’approvisionnement mondiaux en matières premières, la Russie étant le premier fournisseur de blé sur le marché camerounais. Quelques opérateurs épris du « made in Cameroon » ont rivalisé d’initiatives en proposant de manière ponctuelle des solutions palliatives à la pénurie de farine de blé. Des boulangeries à l’instar du grec « Selecte », ont proposé du pain à base de farine de maïs, de manioc et de patate, faiblement produit, et pas à même de satisfaire une consommation à grande échelle. Ce en raison d’une sous-production des matières premières. Si la transformation des matières premières locales pour la fabrication des produits dérivés demeure un immense défi à relever, leur production l’est davantage. Et pourtant, des initiatives de ce genre germent de part et d’autre, mais restent à un stade embryonnaire.

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L’Office Céréalier veut passer ce cap, et s’est fixé pour ambition de produire en quantité industrielle de la farine de maïs pour approvisionner le marché camerounais, comme alternative à la crise du blé. « Aujourd’hui, avec la rareté du blé, on tend vers la fabrication du pain à base du maïs. Ça ne décolle pas. J’ai soumis cette étude au Minepat (ministère de l’Economie, de la planification et de l’aménagement du territoire, NDLR), afin qu’il nous aide à transformer ces céréales en farine. On produit le maïs en quantité », a confié le directeur général de l’office, Mohamadou Gassimou à EcoMatin. La centrale d’achat des céréales du Grand Nord veut désormais s’inscrire dans un dépassement de prérogatives, et ne plus se contenter seulement de stocker des céréales pour les revendre en temps de famine dans les régions septentrionales.

Projet d’extension

Dans cette même veine, l’Office Céréalier est engagé dans un projet d’extension qui ne tardera pas à se concrétiser. La structure veut étendre ses tentacules dans la partie méridionale du pays et projette de construire de nouveaux magasins dans le Grand Sud. « Le ministère (de l’Agriculture) avait demandé qu’on commence à chercher un terrain au Centre pour construire un magasin. J’ai pensé à un bassin agricole comme Monatelé dans la Lekié. L’année prochaine, on va également s’implanter à l’Ouest, dans la zone de Foumbot », révèle le Dg Mohamadou Gassimou, très optimiste en dépit des défis structurels qui s’imposent à lui dans sa quête du rayonnement de cette société d’Etat. Celle- ci dispose actuellement de 47 magasins disséminés dans les trois régions septentrionales (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord), mais dont la plupart ne sont pas achalandés, et tombent déjà en ruine, faute de financements pour les provisionner.

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Pour relever l’ensemble de ces défis donc, « il faut des subventions subséquentes », argumente le Dg, le regard tourné vers le gouvernement, le principal bailleur de fond de l’Office Céréalier. La structure s’est vue accorder il y a quelques jours une enveloppe de 250 millions de FCFA (en attente de décaissement), pour financer les achats de céréales au titre de l’exercice 2022, en vue de prévenir la famine qui se profile à l’horizon dans le Septentrion. Une enveloppe jugée insuffisante par la direction générale, en comparaison aux financements reçus en 2021, et qui s’élevaient à un peu plus de 450 millions de FCFA. En fin d’année dernière, Mohamadou Gassimou a initié des correspondances en direction de quelques bailleurs de fonds étrangers pour obtenir des financements supplémentaires, en l’occurrence la Banque islamique de développement (BID) et le Fonds européen de développement (FED), mais il n’a toujours pas eu de feedbacks de ces organismes.

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