Affaire Bicec : le cabinet Ngnie Kamga récusé comme conseil à la fois de Bpce et Bicec
Face à cette situation le 17 octobre dernier, le juge de référé a programmé une nouvelle audience le 24 octobre, le temps d’examiner cette requête de Michel Janvier Voukeng et Guy-Alain Tougoua opposés à la vente de la Bicec.
C’est un procès riche en rebondissements qui se déroule au tribunal de première instance à Bonanjo, à Douala. A l’occasion de la deuxième audience de l’affaire des avocats camerounais (Michel Janvier Voukeng et Guy-Alain Tougoua) opposés au rachat de la Banque internationale du Cameroun pour l’épargne et le crédit (Bicec), filiale de Banque populaire Caisse d’épargne (Bpce), par les Marocains de Banque centrale populaire (BCP), le juge de référé a dû programmer une nouvelle comparution le 24 octobre 2018 pour « observation des demandeurs sur la lettre de constitution d’avocat du cabinet Ngnie Kamga ». Et pourtant l’on attendait la « conclusion et réplique » de la Bpce, de la Bicec et de la Commission des marchés financiers (CMF).
En effet, l’avocat issu du cabinet camerounais Ngnie Kamga pour défendre à la fois la Bpce et la Bicec a été récusé par les requérants Michel Janvier Voukeng et Guy-Alain Tougoua. Ces deux derniers ont estimé que les conseils de la cause doivent être séparés : d’une part le conseil d’administration de la Bicec doit désigner ses avocats, et d’autre part, la Bicec en tant que banque, Bpce et BCP doivent être défendus par des avocats différents. Si ce n’est pas fait ainsi, les plaignants pensent qu’il y aura « conflit d’intérêt ».
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Les avocats camerounais reprochent à Bpce l’entrée en « négociations exclusives », avec le groupe marocain en vue du projet de cession de ses participations en Afrique, dont la Bicec au Cameroun. Me Michel Janvier Voukeng et Guy-Alain Tougoua pensent que la Bicec étant l’un des fleurons de l’industrie bancaire du Cameroun, « l’exclusion des nationaux tant personnes physiques que morales du processus de sa cession est une violation grave de principes constitutionnels et de droit public et privé en vigueur au Cameroun ». Ils ajoutent : « Cet ostracisme est particulièrement proscrit par les règles de droit applicables aux multinationales.»
Michel Janvier Voukeng et Guy-Alain Tougoua qui s’opposent au rachat de la Bicec par BCP ont déposé une requête, le 4 octobre 2018, aux fins d’être autorisés à assigner en référé d’heure à heure, les dirigeants de la Bicec, Bpce, la Cobac. Pour les plaignants, « toutes les autorités de contrôle de concurrence, y compris la juridiction de céans ont été royalement méconnues par les parties cocontractantes ».Cette offre ferme est contestée par les avocats camerounais Michel Janvier Voukeng et Guy-Alain Tougoua. Pour les plaignants camerounais, «toutes les autorités de contrôle de concurrence, y compris la juridiction de céans ont été royalement méconnues par les parties cocontractantes».
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Bien plus, la Bicec étant l’une des plus importantes banques du paysage financier camerounais en termes de volume de dépôts clientèle, les requérants constatent qu’il y a péril grave pour l’ordre public économique à ce que tant d’intérêts vitaux soient détenus par les capitaux d’un même pays, le Maroc. D’autant plus que, le groupe marocain Attijariwafa a racheté au Cameroun, il y a quelques années, l’ex-Crédit Lyonnais transformé en SCB. Ce qui pourrait porter à deux, le nombre de banques au Cameroun, sur un total de quinze, aux mains des Marocains. Au Cameroun, le groupe français détient 68,5% dans la Bicec.
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