Réflexion : universitaires et décideurs cherchent une voie pour l’émergence du Cameroun
La compétitivité des produits locaux, renforcement des capacités du secteur privé, lutte contre la pauvreté et l’équilibre démographique sont quelques pistes proposées par les hommes de science dans le cadre des travaux préparatoires pour la planification de la mise en œuvre de la 2e phase de la vision 2035.
L’Etat camerounais se tourne vers les hommes de science pour son émergence. Il s’agit des universitaires, professeurs, docteurs, chercheurs ainsi que des décideurs. Ils ont été invités à une conférence scientifique dans le cadre des travaux préparatoires pour la planification de la deuxième phase de la vision de développement à long terme, visant à faire du Cameroun un pays émergent à l’horizon 2035. La rencontre se tient à Yaoundé du 06 au 10 août 2019. Elle a pour vocation de recueillir les avis des chercheurs et autres acteurs sur les principales reformes à envisager pour atteindre les objectifs de développement économique et social du Cameroun durant la prochaine décennie.
Selon le Prof Touna Mama, « comme le disent les économistes, il faut faire des propositions qui soient faisables dans tous les secteurs de l’économie camerounaise. Pour voir dans quelles mesures accélérer la marche de notre économie vers l’émergence. Notamment le problème de la compétitivité, le problème de mettre le secteur privé au cœur de la croissance économique afin de créer la richesse et des emplois. Mais aussi de réduire la pauvreté de façon significative dans notre environnement. Nous devons faire en sorte que l’écart entre la croissance économique et la croissance démographique devienne de plus en plus élevé. C’est ça qui permet la réduction de la pauvreté », a confié le conseiller spécial à la Primature.
Au moment où les travaux préparatoires de la 2e phase de la Vision 2035 ont débuté, le bilan de la 1ère phase a suscité de nombreuses interrogations au sein de la communauté scientifique. Cette phase initiée en 2010 et qui doit se clôturer au cours de cette année vise de moderniser l’économie camerounaise et accélérer la croissance. Pour les universitaires, ce bilan est mitigé. « Tous les objectifs n’ont pas été atteints mais des choses ont été faites. L’économie camerounaise est résiliente. L’Etat avait projeté un taux de croissance économique de 5,5% en moyenne/an. Nous avons obtenu 4,6%. Nous pouvons aussi évoquer les chocs exogènes notamment la chute des prix des matières premières et les chocs endogènes avec les crises sécuritaires. Elles distraient les ressources qui devraient être allouées vers des secteurs productifs. Pour cette deuxième phase, nous devons faire des efforts et atteindre le maximum d’objectifs poursuivis », a expliqué Touma Mama.