Carburants : l’Etat entend débloquer à nouveau 20,3 milliards pour soutenir les prix à la pompe
L’enveloppe globale destinée aux subventions des produits pétroliers en 2019 devrait ainsi passer de 215,2 milliards à 235,5 milliards Fcfa à mi-parcours de l’exercice budgétaire. Bien que confronté à une crise de trésorerie, le gouvernement fait des pieds et des mains pour empêcher une hausse des prix des produits pétroliers qui pourrait être préjudiciable à l’ordre social.
Le gouvernement va défendre cette semaine devant le Sénat et l’Assemblée nationale réunis depuis le 10 juin dans le cadre de la deuxième session pour le compte de l’année législative en cours, le projet de loi portant ratification de l’ordonnance présidentielle du 29 mai dernier modifiant et complétant certaines dispositions de la loi de finances 2019. Ladite ordonnance fait passer le budget 2019 de l’Etat du Cameroun de 4 850,5 milliards à 5 212 milliards Fcfa. L’un des grands changements induits par ce texte et qui trouve plus de justification après l’incendie qui a ravagé certaines installations de la Société nationale de raffinage (Sonara), le 1er juin dernier, provoquant ainsi l’arrêt de production de l’entreprise pour une période indéterminée, concerne les subventions aux carburants. Après avoir connu une augmentation de 6,2 milliards Fcfa dans le budget initial de l’Etat pour l’exercice 2019, passant ainsi de 209 milliards Fcfa en 2018 à 215,2 milliards Fcfa, celles-ci devraient connaître une nouvelle hausse de 20,3 milliards Fcfa à mi-parcours de l’exercice budgétaire.
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C’est la priorité des priorités du gouvernement, qui se trouve obligé de « renforcer la provision des dépenses liées au soutien du carburant à la pompe », et anticiper sur d’éventuelles fluctuations des cours du pétrole sur le marché international. Car, même si les prix devaient s’envoler sur le marché mondial, le gouvernement est décidé à supporter les surcoûts pour éviter en interne toute augmentation des prix des produits pétroliers qui pourrait être préjudiciable à la paix sociale en raison des répercussions que celle-ci pourrait avoir sur la consommation plus globalement.
En rappel, à la suite du sinistre à la Sonara, le ministre de l’Eau de l’Energie, Gaston Eloundou Essomba, a promis que les importations de carburants allaient être consolidées et qu’il n’y aura pas d’augmentation de prix à la pompe. En 2018, le volume de produits pétroliers mis sur le marché national était de 221 286 m3. Les importations, elles s’élevaient à 411 520 m3 pour les marqueteurs et 963 559 m3 pour la Sonara pendant l’arrêt de production qu’elle a observé entre avril et juillet 2018. Etant donné que l’on est en milieu d’exercice, c’est la moitié des 221 286 m3 qu’il va falloir importer au cours des six prochains mois.