Café Robusta : vers une chute des recettes
La baisse de la production, la mauvaise qualité et la faible transformation locale du café camerounais, sont les raisons qui meublent cette hypothèse selon des experts réunis autour du Mincommerce le 31 mai dernier.
« Rien que les cafés de grande qualité sont achetés. Les raisons sont objectives, mais difficiles à intégrer ». Tels sont les propos du ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, au cours d’une réunion organisée le 31 mai dernier au sein de son département ministériel. En effet, des inquiétudes planent sur l’avenir du café camerounais et surtout celui du café robusta. C’est que la production de ce café se fait dans des mauvaises conditions et la commercialisation n’est plus optimale.
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Par manque de formation aux bonnes pratiques agricoles de la part de nombreux producteurs, la qualité du café robusta est dégradée et ne convainc pas suffisamment les acheteurs ; « L’on a même constaté que certains producteurs véreux ajoutent de petits cailloux dans les sacs de café afin de grossir les stocks destinés à la commercialisation à l’international », apprend-on au cours des échanges.
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Même si les statistiques de l’institut national de la statistique (INS) démontrent que les recettes d’exportations du café se portent mal en ce qui concerne le café arabica particulièrement, il y a de quoi s’inquiéter sur celles du café Robusta, très prisé à l’international, qui n’affichent pas non plus des performances positives attendues. Selon le ministre du Commerce Luc Magloire Mbarga Atangana, l’on a enregistré une baisse de la production de ce café au cours de la dernière campagne.
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Dans le même sens, une augmentation des stocks (couplée à la baisse de la transformation locale) a été observée : « Depuis la dernière campagne, les producteurs se plaignent de l’absence des acheteurs. Les achats ne se font que dans le littoral et dans l’Ouest », a déploré Michèle Akamba Ava, directeur des Opérations à l’Office national de Cacao et de Café (ONCC) au cours de la réunion.
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Une situation « triste » qui pourrait encore faire plonger la production de cette denrée et par ricochet, ses recettes. Rappelons qu’au dernier trimestre 2018, le volume de production du café a globalement chuté de 30,1% selon les données de l’Ins. Par ailleurs, la production caféière ne fait que décroître au fil des ans, tournant désormais autour de 22 000 à 25 000 tonnes actuellement, contre 130 000 tonnes dans les années 90.