Droits d’eau : une dette de 30 milliards Fcfa d’Eneo auprès de EDC
Cette ardoise représente les droits d’eau sur le barrage de Lom Pangar, depuis trois ans.
« Nous avons beaucoup de problèmes depuis que nous sommes sevrés des subventions et des droits d’eau légitimes de près de 30 milliards que Eneo nous doit ». Le directeur général de Electricity Development Corporation (EDC), l’entreprise de patrimoine chargée de la construction et de la gestion des barrages hydroélectriques au Cameroun, Théodore Nsangou, a déploré, en marge de la célébration de la 133ème fête internationale du travail, le 1er mai dernier, le fait que le concessionnaire du service public de l’électricité n’ait pas réglé ne serait-ce qu’en partie, depuis trois ans, cette lourde ardoise accumulée au titre des droits d’eau sur le barrage de retenue de Lom Pangar, à l’Est. Déjà, depuis deux ans, EDC ne perçoit pratiquement pas de subventions de fonctionnement de l’Etat de l’Etat. Conséquence, il règne un climat de tension au sein de l’entreprise. Le personnel est vent debout contre le top management depuis plusieurs mois, après que celui-ci a décidé de geler un certain de nombre de primes et autres avantages auxquels ils ont légalement droit.
Celui-ci répond en indiquant qu’en temps de crise, toute entreprise est amenée à faire des restrictions budgétaires. Et, la priorité des priorités aujourd’hui « c’est les salaires du personnel et la poursuite des travaux à Lom Pangar où l’usine de pied du barrage est déjà effectivement en construction », souffle une source proche de la direction générale. La dette sociale de EDC au niveau de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps) atteint aujourd’hui près de 1 milliard Fcfa.
Pour mémoire, le projet hydroélectrique de Lom-Pangar vise l’augmentation de la capacité de production de l’électricité et la réduction des fluctuations saisonnières de débit du fleuve Sanaga, ainsi que l’amélioration de l’accès à l’électricité au Cameroun. D’une capacité utile de retenue de 6 milliards de m3 d’eau, c’est le plus grand barrage-réservoir jamais réalisé au Cameroun. Depuis sa mise en service il y a trois ans, il a permis de régulariser le débit de la Sanaga pour le porter de 640 à près de 1040 m3/s, de façon à saturer le débit des ouvrages de production d’électricité existant sur le fleuve.