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Conjoncture

Messagerie : le règne de l’illégalité

Plus de 230 opérateurs identifiés par le ministère des Postes et télécommunications fonctionnent sans autorisation et ne paient pas la redevance postale.

Le constat est alarmant. Selon la direction de la régulation et du contrôle des activités postales du ministère des Postes et Télécommunications (Minpostel), plus de 230 opérateurs postaux privés au Cameroun ne disposent d’aucune licence, exercent dans le maquis et ne paient pas la redevance postale depuis plusieurs années pour la plupart. Alors que le secteur de la messagerie postale est en pleine croissance dans le pays, laquelle croissance est boostée par les technologies de l’information et de la communication, la ministre des Postes et Télécommunications, Minette Libom Li Likeng, a annoncé en fin de semaine dernière à Yaoundé, le lancement d’une opération de recouvrement forcé de la redevance postale, y compris les droits d’installation. Cette campagne concerne, dans sa première phase, les opérateurs installés dans les régions du Centre, de l’Est et du Sud.


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Elle se poursuivra ensuite dans les autres parties du pays. L’illégalité dans le secteur de la messagerie postale a été facilitée par une quasi-absence de régulation de l’activité, au détriment des opérateurs disposant d’une licence ou d’une autorisation délivrée par les autorités compétentes. Ceux-ci subissent de lourdes pertes et, c’est d’ailleurs sous leur pression que le gouvernement donne aujourd’hui l’impression de se réveiller. Lors de la dernière session du conseil d’administration de la Cameroon Postal Services (Campost), Suzanne Thérisia Béatrice Onana, présidente dudit conseil, a fait savoir que l’entreprise « dégage une légère baisse par rapport aux objectifs fixés, du fait principalement de la forte concurrence sur le marché postal qui demeure insuffisamment régulé au détriment de la Campost ».
En 2016, le Minpostel avait recensé 220 opérateurs de messagerie et de transfert d’argent exerçant dans l’illégalité. Il notait qu’en dehors de l’opérateur public, qui ne s’est pas suffisamment adapté à la nouvelle donne, seuls 13 autres en activité au Cameroun avaient obtenu une autorisation provisoire. En 2015, 163 structures fonctionnaient dans le maquis. Le nombre de structures a donc continué à croître sur fond de concurrence déloyale, amplifiée par les technologies de l’information et de la communication, plus rapides et plus efficaces.

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