Produits de grande consommation : alerte sur la pratique des faux poids et mesures
Comment les commerçants utilisent des balances truquées dans la vente en détail du riz, du poisson, de la viande, etc., au mépris du Code pénal et dans l’indifférence des autorités. Les campagnes périodiques de vérification du ministère du Commerce en hibernation.
La pratique s’est généralisée progressivement et a fini par se normaliser, au détriment des ménagères aux abois. Dans leur immense majorité, les détaillants des produits de grande consommation utilisent des balances truquées pour mesurer le poisson, la viande, la farine, le riz et la plupart des céréales. En plus des spéculations sauvages enregistrées au cours des derniers mois sur les prix des denrées de première nécessité, la pratique des faux poids et mesures est aujourd’hui un véritable boulet pour les populations. Depuis au moins 2010, les différentes campagnes de vérification périodique des instruments de mesures et de poids lancées par le gouvernement se sont montrées inopérantes. Le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, a tiré la sonnette d’alarme sur l’ampleur atteinte par le phénomène en octobre 2015. Il avait ensuite relancé les contrôles sur le terrain, mais, ses équipes se sont visiblement vite essoufflées.
Alors que l’on assiste à un renchérissement manifeste de la vie, en parfaite contradiction avec la stagnation voire la baisse du pouvoir d’achat des ménages, les campagnes de vérification périodique depuis en hibernation méritent plus que jamais d’être réactivées. Cette pratique se fait au mépris du Code pénal en vigueur au Cameroun, qui dispose en son article 152 : « Est puni d’un emprisonnement de 15 jours à six mois et d’une amende de 10.000 à 700.000 Fcfa ou de l’une de ces deux peines seulement, le commerçant ou l’artisan qui détient au lieu de son commerce ou de son travail, des poids ou mesures faux ou autres appareils inexacts servant au pesage ou au mesurage de ses marchandises ».