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Opinions

Mine: le fer de Mbalam-Nabeba est-il maudit

Son exploitation tant annoncée tarde à démarrer. L’espoir porte désormais sur une probable prorogation au 30 juin 2019 par le gouvernement camerounais de la convention minière avec la junior minière australienne Sundance Resources, notamment sa filiale, la filiale Cam Iron, afin de permettre au Chinois AustSino de reprendre ce projet.

Le démarrage de l’exploitation du fer de Mbalam-Nabeba, à cheval entre le Cameroun et le Congo dont le gisement d’un potentiel de 40 millions de tonnes, n’est donc pas pour demain. Annoncé depuis le 29 novembre 2012, date de la signature de la convention minière entre le gouvernement du Cameroun et la junior minière australienne Sundance Resources, notamment sa filiale, la filiale Cam Iron, le début d’exploitation de ce gisement de fer va de report en report. Cette fois-ci, l’on informe que le gouvernement camerounais envisage de proroger encore la convention du projet minier de Mbalam au 30 juin 2019. Une convention minière qui avait déjà été prolongée  et qui  devait arriver à échéance au 31 mars 2019. Mais, en raison des progrès réalisés au Cameroun, Sundance déclare être parvenue à un accord avec tous les signataires et AustSino pour prolonger la date de fin de la Convention jusqu’au 30 juin 2019. Afin de faciliter la prolongation de la date de fin de l’accord avec le Cameroun jusqu’au 30 juin 2019, Sundance a accepté d’émettre 300 millions d’actions ordinaires entièrement payées à Western Australian Port Rail Construction (Shanghai) Ltd, apprend-on.

La piste chinoise représente désormais le seul espoir de survie de projet. Cette piste est d’ailleurs explorée depuis plus d’un an. Notamment, avec la création au sein du conseil de Sundance Ressources d’un « sous-comité de la Chine »

En effet, cette probable prorogation de cette convention minière a pour but de permettre au Chinois AustSino de reprendre ce projet. Dans un communiqué rendu public le 3 avril dernier, le directeur général de Sundance Resources, Giulio Casello, avait révélé qu’un certain nombre de réunions avaient eu lieu récemment au Cameroun entre de hauts représentants du gouvernement camerounais, des représentants du Groupe Sundance et du Chinois AustSino, ainsi que d’autres intervenants potentiels qui souhaitent participer au financement, à la construction et à l’exploitation du projet de minerai de fer Mbalam-Nabeba. « Le gouvernement camerounais a accueilli positivement les réunions, réitérant son vif désir de voir le projet se développer le plus rapidement possible. Sundance attend actuellement, une position écrite officielle du gouvernement camerounais concernant le rétablissement de la convention de Mbalam entre la filiale de Sundance Cam Iron et le gouvernement camerounais.», peut-on lire dans ce communiqué. Si la position officielle du gouvernement camerounais est favorable à Cam Iron, cela aidera AustSino dans ses manœuvres en cours pour prendre le contrôle du projet de Mbalam.

Cette approbation facilitera le transfert des fonds requis pour compléter les transactions documentées dans l’accord entre Sundance, les détenteurs de titres de Sundance et AustSino en date du 24 septembre 2018. Le DG de Sundance Resources ajoute d’ailleurs que, « l’accueil positif du gouvernement camerounais à la proposition de Sundance de s’engager avec AustSino et d’autres parties prenantes qui souhaitent vivement développer le projet de minerai de fer de Mbalam est très encourageant. Des progrès sont réalisés pour conclure cet accord transformationnel avec AustSino, qui, nous en sommes convaincus, est dans le meilleur intérêt de tous les actionnaires de Sundance ».

Le Chinois AustSino à la rescousse

Cela ne fait plus pas l’ombre d’un doute, l’incapacité de la junior minière australienne Sundance Resources, notamment sa filiale Cam Iron, de développer le projet de Mbalam est désormais actée. Les multiples reports dans le démarrage de ce projet ne peuvent que l’attester. La piste chinoise représente désormais le seul espoir de survie de projet. Cette piste est d’ailleurs explorée depuis plus d’un an. Notamment, avec la création au sein du conseil de Sundance Ressources d’un « sous-comité de la Chine », en vue d’étudier les voies de financement pour l’exploitation du site de Mballam-Nabeba soutenue « par des ressources à temps plein » de l’Empire du milieu et comprenant des experts de toutes les parties au projet. En effet, faisant face à des difficultés financières et dans le souci de créer des conditions favorables à la mise en œuvre de la mine de Mbalam-Nabeba,  les dirigeants de la multinationale australienne, mais également ceux de ses filiales Cam Iron et Congo Iron, avaient déjà accepté de substantielles réductions salariales. En septembre 2016, l’opérateur australien n’avait pas caché sa crainte que les reports incessants de démarrage de l’exploitation du gisement aient finalement « un impact important » sur sa capacité à poursuivre le projet en raison des conséquences que cela pourrait créer pour trouver un partenaire financier.

Un projet qui a pourtant charrié tant d’espoir

En mai 2015, Sundance Ressources estimait entre 35 et 40 millions de tonnes, la teneur en minerai de fer pouvant annuellement être tirée du site de Mbalam sur une durée de 35 ans, une réévaluation qui, à travers une simulation dynamique et plus sophistiquée, « a confirmé que la capacité nominale peut être augmentée avec l’addition d’une boucle conjointement avec un embranchement ferroviaire supplémentaire, moyennant en coût en capital de 10 millions de dollars ». « Mbalam et le gisement de fer de Nabeba, qui est attenant, constituent un projet de classe mondiale. Sundance Ressources reste déterminée à tirer le meilleur parti de cette formidable ressource en minerai de fer pour toutes les parties prenantes », continue à déclarer le directeur général de Sundance Ressources, Giulio Casello. C’est l’un des projets structurants devant participer à l’atteinte de l’objectif global « Émergence du Cameroun en 2035 ».

Ce projet devait relier, par ligne de chemin de fer, la région de l’Est au niveau de Mbalam à la région du Sud au niveau du Port en eau profonde de Kribi. Sa convention minière avait été signée le 29 novembre 2012 pour un coût total de 8,7 milliards de dollars entre, d’une part, l’État Camerounais représenté par le ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique de l’époque, Emmanuel Bondé, et, d’autre part, Giulio Casello, CEO de Sundance Ressources et PCA de Cam Iron. Celle-ci prévoyait la création de trois entreprises pour réaliser les trois grands projets intégrés au projet d’exploitation du fer de Mbalam : MineCo pour les activités minières, RailCo pour le chemin de fer Mbalam-Kribi, et PortCo pour les activités portuaires.

 

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