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Business et Entreprises

Gouvernance d’entreprise: que se passe-t’-il entre André SIAKA et la CNPS

Une information récente parvenue à notre rédaction fait mention d’un processus dans lequel la CNPS aurait été dans une collusion de 1 milliard de FCFA avec l’entreprise de l’homme d’affaires. Mais les détails de l’histoire apportent un éclairage différent

Une actualité récente a mis au grand jour cette histoire, qui serait en cours dans le cadre d’une enquête du ministère en charge du contrôle supérieur de l’Etat, pour manquement à la gouvernance au sein de la CNPS. Des personnes approchées à la CNPS et au sein de Routed’Af ont refusé de se prononcer sur cette affaire. Mais EcoMatin a pu recevoir des éléments et avis, qui jettent un regard différent sur ce dossier

Un besoin de financement qui a en effet été comblé

Selon des informations de bonnes sources, l’entreprise Routd’Af qui s’était vue attribuéer la construction de certain chantiers d’infrastructures par le gouvernement du Cameroun a en effet sollicité la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale, pour répondre à un besoin de liquidité à court terme. « L’engagement de ces travaux nécessitait qu’il ait un financement de démarrage et même si la société avait de la liquidité y afférente, la logique d’entreprise empêchait de mettre toute sa trésorerie en avant », apprend-on d’un expert de la gestion des contrats de grand travaux. La CNPS aurait été donc sollicitée surtout en sa qualité de détenteur de l’épargne de long terme, avec capacité d’en investir une partie sur des investissements que son conseil d’administration jugerait productifs. EcoMatin n’a pas pu accéder au processus et aux règles qui ont conduit à la décision de l’institution à investir dans la société de BTP.

Mais elle n’en est pas à son premier essai de placement et dispose donc pour cela d’une procédure à laquelle elle fait recours. Selon une source proche du dossier, le Directeur général de la CNPS n’a pas pris la décision d’investir sans aucune base règlementaire. De plus la CNPS n’a pas fait un don d’argent à l’entreprise, mais un prêt qui était assorti d’un intérêt, dont le taux oscillerait entre 6% et 6,5% net d’impôts. Un niveau de rémunération qui est au-dessus des taux de référence, notamment, ceux servis aux obligations de l’Etat du Cameroun sur la même période. Enfin, plusieurs conventions de garantie ont été signées à cet effet.

Une autre garantie apportée dans le cadre a été une sûreté personnelle en la personne de Monsieur Siaka, qui s’est engagé fermement, solidairement et de manière indivisible, à rembourser le montant de l’obligation convertible si jamais elle n’était pas remboursée par son entreprise.

Des garanties solides pour se prémunir contre des risques de faillite ou de défaut

 L’argent mobilisé servait à acquérir des équipements pour le commence des travaux. La CNPS a structuré son intervention, de sorte à jouir d’un nantissement sur ledit équipement, à hauteur de 500 millions $, apprend-on aussi. En d’autre termes, si l’entreprise bénéficiaire de son argent, ne parvenait pas à rembourser, l’établissement de gestion de fonds de pension pourrait saisir le matériel et le vendre aux enchères pour se faire rembourser. Une autre garantie apportée dans le cadre a été une sûreté personnelle en la personne de Monsieur Siaka, qui s’est engagé fermement, solidairement et de manière indivisible, à rembourser le montant de l’obligation convertible si jamais elle n’était pas remboursée par son entreprise. Par ailleurs, des experts de la finance expliquent que la souscription à une obligation convertible, est le fait de prêter de l’argent à une entreprise avec une option à la fin de convertir ces obligations en Actions, c’est-à-dire en participation au sein de l’entreprise émettrice des obligations.Au regard de certains autres éléments notamment les règles de fonctionnement de l’organisation, il est très difficile aussi de parler de collusion ou de délit d’initié. Car ces engagements n’ont pas été prix sans aucune protection. En plus de la possibilité de rentrer dans le capital de l’entreprise, le milliard engagé a été garanti par le matériel acheté avec la ressource et une caution personnelle. A la question de savoir si Monsieur Siaka pouvait être une caution crédible dans l’opération, la rédaction d’EcoMatin a pu découvrir que l’homme d’affaires du moment de la transaction avait la capacité de jouer ce rôle. D’autres personnes ayant aussi suivi le dossier, font savoir, que la CNPS se serait engagée surtout, en raison de la nature du portefeuille de business ciblés par l’emprunt de l’entreprise de BTP. Il s’agissait des travaux pour le gouvernement camerounais. Une exposition qui garanti que le paiement sera effectué.

Aussi comme investisseur dans des entreprises privées, la CNPS est juste en droite ligne avec la transition que connaissent aujourd’hui les fonds de pensions d’Afrique francophone

Aussi comme investisseur dans des entreprises privées, la CNPS est juste en droite ligne avec la transition que connaissent aujourd’hui les fonds de pensions d’Afrique francophone. Jusque-là le principe de répartition qui gouvernent la gestion des pensions et des retraites invitait à des investissements prudents dans des secteurs surtout publics. Dans les pays anglo-saxons comme l’Ouganda, le Kenya ou encore la Tanzanie, les entreprises équivalentes de la CNPS sont parmi les premiers investisseurs du pays. Le principe d’effectuer des placements rentables dans des sociétés privées qu’elles jugent crédibles.

Un grand exemple en Afrique est la Public Investment Corporation, l’entité en Afrique du sud qui gère les retraites des fonctionnaires. Elle est aujourd’hui à la tête d’un portefeuille d’investissement de près de 180 milliards $ et est le premier investisseur institutionnel d’Afrique. Des observateurs estiment que si la CNPS n’en est pas à ce niveau, elle a le droit d’emprunter ce chemin. A la fin 2018, le vent de réforme apporté en interne depuis dix ans lui a permis d’avoir des réserves de trésorerie de 218 milliards de FCFA. Un argent qui est rapporté de bons produits financiers en terme d’intérêts sur les dépôts, mais qui pourrait aussi légitimement servir à soutenir une dynamique des investissements aussi bien public que privé

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