Pref Cemac : 62% du taux d’exécution en 3 ans
Le Programme des réformes économiques et financières de la Commission des Etats de l'Afrique centrale axé sur trois piliers principaux connaît une mise en œuvre mitigée dans les 6 pays de la sous-région. Avec un taux de croissance du PIB régional qui stagne à 1,8%, les Etats de la Cemac envisagent atteindre 3,8% en 2020. Quelques sérieux goulots d'étranglement freinent pourtant cet élan dont l'agenda 2019/2021 a été arrêté à Douala, le 31 mars 2019, lors de la 8ème session du Comité de pilotage de cette institution.
Daniel Ona Ondo pense, avec optimisme, qu’un nouvel élan à la dynamique des réformes dans la sous-région Afrique centrale a été impulsé de façon décisive lors de la 14ème session de la Conférence des Chefs d’Etats de Ndjamena, tenue le 24 mars 2019. Suivie le 28 mars à Niamey au Niger, de la réunion des ministres des Finances de la zone Franc. La sortie de la récession de la Zone Cemac, la consolidation budgétaire et les perspectives positives des économies des pays de la Zone semblent rassurer le président de la Commission de la Cemac, la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale. Tout comme les points positifs observés dans l’implémentation des réformes économiques, le redressement des comptes extérieurs de la zone ou encore la stabilisation des réserves de changes. Ces légers progrès relevés ont ainsi favorisé l’exécution des différents piliers inscrits dans le Programme de réformes économiques et financières de la Cemac (Pref Cemac). Les objectifs généraux du programme affichent un taux d’exécution 62% : il s’agit du « renforcement de la politique fiscale sous régionale », « l’amélioration de la qualité de la dépense publique », « la cohésion de l’Union monétaire et l’intégration financière ».
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Recettes d’exploitation
Pourtant, plusieurs signaux d’alerte demeurent. Suscitant de grosses inquiétudes au sein du Comité de pilotage du Pref Cemac, en charge de coordonner et évaluer ce programme lancé en juillet 2016. Daniel Ona Ondo énumère, « les problèmes sécuritaires et de paix, la lente application des mesures de libre de circulation, un faible taux des réserves de change, la persistance de l’expatriation des recettes d’exploitation des ressources naturelles de l’Afrique centrale, l’environnement des affaires dissuasif, les lourdeurs administratives, la corruption et la non-appropriation par les Etats des politiques économiques, budgétaires et sectorielles de la zone ». Conséquences, le taux de croissance régional stagne à 1,8%. Pour Gilbert Ondongo, le ministre d’Etat, ministre congolais de l’industrie et du portefeuille public, président du Copil Pref Cemac, « toutes les pesanteurs structurelles et techniques doivent être levées afin de projeter rapidement la zone Cemac vers son intégration définitive, son développement et sa croissance ». Le Cameroun, le Congo, la Rca, le Tchad, la Guinée Equatoriale et le Gabon veulent désormais accélérer entre 2019 et 2021, le développement d’un marché numérique intégré, d’un corridor de transports régionaux long de 3000 km de routes, d’une interconnexion énergétique entre les Etats. Le taux de croissance du produit intérieur brut communautaire espéré par le Copil Pref Cemac est de 3% en 2019, et 3,8% en 2020.
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Nécessité absolue
Pour atteindre ce taux ambitieux, Daniel Ona Ondo, pose quelques préalables. Des écueils à éviter: la guerre de leadership entre Etats, l’individualisme des gouvernements, le fléchissement de la stabilité extérieur de la zone, la détérioration des équilibres macro-économiques, etc. Ecueils à éviter assortis de propositions du président de la Commission de la Cemac : la recherche des financements innovants des projets d’infrastructures intégrateurs, le renforcement de la solidité du secteur financier, l’accroissement des ressources budgétaires intérieures, la diversification des économies, la promotion de l’intégration régionale, etc., « Une nécessité absolue », insiste Daniel Ona Ondo.
L’évolution de l’activité économique que nous observons dans la sous-région véhicule malheureusement en elle, les germes de fragilité car portée principalement par le secteur pétrolier. Le frémissement encourageant des activités non-pétrolières et les prémisses de diversification des économies ne sont pas encore déterminants pour amortir les effets négatifs des chocs exogènes. Cette fragilité est aussi perceptible, à travers les difficultés de redressement des déficits budgétaires, l’accroissement de l’endettement et les retards d’apurement des arriérés de dette publique intérieure. Et plus globalement, à travers la relative performance en matière de surveillance multilatérale. Par ailleurs, nous ne pouvons plus différer les actions restantes relatives à la libre circulation des personnes et des biens. Nous devons redoubler les efforts pour lever tous les obstacles existants sur les couloirs de transport. Ces contraintes administratives pénalisent le commerce intra régional, renchérissent les coûts des biens de consommation et in fine, affaiblissent la croissance économique et le développement de la communauté.
Daniel Ona Ondo : « Nous ne pouvons plus différer les actions… »
L’évolution de l’activité économique que nous observons dans la sous-région véhicule malheureusement en elle, les germes de fragilité car portée principalement par le secteur pétrolier. Le frémissement encourageant des activités non-pétrolières et les prémisses de diversification des économies ne sont pas encore déterminants pour amortir les effets négatifs des chocs exogènes. Cette fragilité est aussi perceptible, à travers les difficultés de redressement des déficits budgétaires, l’accroissement de l’endettement et les retards d’apurement des arriérés de dette publique intérieure. Et plus globalement, à travers la relative performance en matière de surveillance multilatérale. Par ailleurs, nous ne pouvons plus différer les actions restantes relatives à la libre circulation des personnes et des biens. Nous devons redoubler les efforts pour lever tous les obstacles existants sur les couloirs de transport. Ces contraintes administratives pénalisent le commerce intra régional, renchérissent les coûts des biens de consommation et in fine, affaiblissent la croissance économique et le développement de la communauté.