Poissons et produits de mer: Main basse des étrangers sur la pêche artisanale
Les Nigérians, Ghanéens, Béninois, Maliens sont ceux qui contrôlent cette activité en hausse au Cameroun.
La pêche artisanale est maritime et continentale, souligne l’Institut national de la statistique dans l’annuaire statistique qu’il vient publier, lequel couvre la période 2007-2017. « Si la seconde est dominée par les pêcheurs de nationalité camerounaise, notent les experts de l’Ins, la pêche maritime est davantage dominée par les étrangers (Nigérians, Ghanéens, Béninois, maliens) ». L’étude note qu’entre 2015 et 2016, le volume de la production de la pêche maritime a augmenté, passant respectivement de 185 192,3 à 190 205,1 tonnes. « De même, la production issue de la pêche continentale s’est accrue en passant de 18 734,2 à 19 337,7 tonnes correspondant à une hausse de plus de 3,2%. Cependant, on note toujours des problèmes qui ne permettent pas une réelle valorisation du potentiel de production à savoir : L’encadrement technique insuffisant des pêcheurs artisans couplé à un manque d’équipement technique et de personnel suffisamment qualifié ».
L’Ins déplore « une surveillance encore insuffisante des eaux maritimes », malgré l’action du Bataillon d’intervention rapide (Bir) sur les côtes camerounaises. La pêche industrielle se pratique au large des côtes et, au courant de l’année 2016, la production de celle-ci est passée à 8 648,4 tonnes. Les activités de cette branche connaissent quelques difficultés, «notamment l’exploitation frauduleuse des eaux territoriales par les bateaux de pêche étrangers et les problèmes frontaliers dans certaines zones du pays ». A ce propos, en mai 2015, quatre chalutiers chinois avaient été interceptés à Limbe, sans aucune licence de pêche. En juin 2016, un autre navire chinois avait été arraisonné, toujours dans la région du Sud-Ouest.