Production de maïs: le Cameroun déficitaire de 0,6 millions de tonnes
Malgré les mesures de production à grande échelle implémentées depuis quelques années par le gouvernement camerounais, la disponibilité de la troisième denrée alimentaire produite au Cameroun se fait rare. Le déficit de production stagne depuis trois ans à 600.000 tonnes.
Parmi les sujets examinés lors du conseil de cabinet du 28 février 2019, figurait celui du maïs, denrée de grande consommation au Cameroun. Gabriel Mbairobe, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), a dressé à cette occasion, un tableau préoccupant de la disponibilité de cette graine sur le territoire national. La consommation de maïs a en effet augmenté. Les besoins actuels sont estimés à 2,8 millions de tonnes. Loin des 2,2 millions de tonnes de l’exercice 2018. Un déficit de production de 0,6 millions de FCFA.
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Confirmation du Minader: « la demande est en forte croissance dans la filière. Elle est estimée à 2,8 millions de tonnes en 2019 pour une production nationale de 2,2 millions de tonnes ». Le Cameroun est le 13ème producteur africain de cette céréale consommée par plus de 12 millions de personnes. Soit les deux tiers de la population du Cameroun. La culture du maïs est effectuée par 700.000 exploitations familiales, artisanales et modernes. Ce grain est la troisième denrée alimentaire produite au Cameroun après le manioc et la banane plantain. Il contribue également pour plus de 150 milliards F.CFA au Produit intérieur brut (Pib). Le gouvernement a mis en place le Programme national d’appui à la filière maïs (PNAFM) avec pour objectif, l’augmentation de la production nationale de cette denrée de l’ordre de 40.000 tonnes par an. Les résultats de ce programme tardent malheureusement à produire les effets escomptés.
les importations de maïs et de ses produits dérivés (gritz) sont évaluées à une enveloppe estimée à 150 milliards F.CFA par an
Le Cameroun est finalement obligé d’importer la précieuse céréale
Selon de récentes statistiques fournies par l’Agence de Promotion des Investissements (Api), les importations de maïs et de ses produits dérivés (gritz) sont évaluées à une enveloppe estimée à 150 milliards F.CFA par an. Les principaux freins à la production massive du maïs au Cameroun ont d’ailleurs été répertoriés par Gabriel Mbairobe: il s’agit de « l’enclavement des bassins de production, les difficultés d’accès au foncier, le coût élevé des engrais et pesticides, la faible accessibilité aux semences améliorées et une mécanisation insuffisante», a-t-il déclaré face au Premier ministre avec à la clé un plan d’action pour accroître la production : « augmenter la production locale du maïs envisage l’implication du secteur privé dans la production à grande échelle, la création de nouvelles variétés de semences, la facilitation de l’accès aux intrants agricoles, la mise à disposition des producteurs des pools d’engins et surtout la construction des infrastructures de traitement après les récoltes ». Pour les experts agronomes, les raisons du déficit sont connues. Les politiques de mise en œuvre du secteur ne sont pas bien implémentées. Il s’agit notamment de la mauvaise qualité des intrants tels les semences, pesticides, engrais. Vient ensuite le prix élevé des intrants qui décourage les producteurs et enfin des problèmes techniques tels que l’affaiblissement des terres qui diminue la production.
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Le Minader a proposé au Premier ministre Joseph Dion Ngute, un plan d’action pour accroître la production de maïs : «augmenter la production locale du maïs envisage l’implication du secteur privé dans la production à grande échelle, la création de nouvelles variétés de semences, la facilitation de l’accès aux intrants agricoles, la mise à disposition des producteurs des pools d’engins et surtout la construction des infrastructures de traitement après les récoltes », a-t-il proposé. Le gouvernement avait déjà envisagé pour une production de masse, la mise en place de 100 ha de champs pour la production de semences hybrides et 44 ha de semences composites certifiées, la production de 62,1 tonnes de semences certifiées, entre autres
Joseph Dion Ngute, a tout de suite donné instruction au ministre de l’Economie de « lui soumettre en urgence, des propositions sur les ressources susceptibles d’être mobilisées en 2019 pour l’acquisition des engins de labour et des semences améliorées ».