Fly Air Gabon Holding, l’arme du gouvernement de transition pour reconquérir le ciel après la faillite d’Air Gabon
Le 7 février 2024, le Conseil des ministres de la transition a validé la création de cette entreprise publique, dont le rôle est de prendre des participations dans les compagnies aériennes locales et étrangères. Logiquement, ce nouveau-né devrait contrôler le capital de la compagnie aérienne nationale gabonaise, dont la création a été annoncée par le Général Brice Clotaire Oligui Nguema le 31 décembre 2023.
Prendre et mettre en valeur les participations prises dans des entreprises étrangères et locales, dont l’activité est liée au domaine du transport aérien. C’est en cela que se résume la mission de la société baptisée Fly Air Gabon Holdings (Flagh), dont le projet de décret de création à été validé au cours du conseil des ministres de la transition, tenu le 7 février 2024 à Libreville. Cette société de capital investissement sera donc le bras armé de l’Etat gabonais, en matière de développement du transport aérien dans le pays.
A ce titre, Fly Air Gabon Holdings devrait pouvoir jouer un rôle majeur dans la création de la nouvelle compagnie aérienne publique gabonaise en gestation, en portant les actifs de l’Etat. « L’envol que nous voulons pour notre pays, nous commande la création d’une nouvelle compagnie aérienne nationale. Pour ce faire, les études techniques sont en cours », a en effet annoncé le 31 décembre 2023 le président de la transition au Gabon, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema. C’était au cours de son discours de fin d’année 2023 et du nouvel an 2024 à la nation gabonaise.
« Ce projet (…) suscite de l’engouement et de l’euphorie auprès des populations gabonaises, nostalgiques de l’époque du Perroquet vert (l’emblème de la défunte compagnie Air Gabon). Car, elles souhaitent voir une compagnie de même envergure, porter les couleurs du Gabon dans les airs, au-delà de l’espace aérien national, à l’instar des autres compagnies africaines internationales », s’était réjoui l’Agence nationale de l’aviation civile (Anac) sur son site internet, au lendemain de l’annonce faite par le chef de l’Etat gabonais.
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L’enjeu de la viabilité
Mais, au-delà de l’euphorie que peut susciter la création d’une nouvelle compagnie aérienne étatique au Gabon, l’enjeu majeur de ce projet reste sa viabilité. Au regard des difficultés financières qui ont entraîné la faillite d’Air Gabon en 2005 ; du voisin Equatorial Congo Airlines (ECair), compagnie aérienne dans laquelle l’Etat congolais détenait des participations aux côtés de la famille Tchibinda, qui est tombée en faillite en 2016 du fait d’un endettement abyssal. L’exemple de Camair Co, la compagnie aérienne publique camerounaise, lourdement endettée et qui ne survit que grâce aux subventions de l’Etat, interroge davantage sur la viabilité du projet de création d’une compagnie aérienne publique en gestation au Gabon.
De plus, bien au-delà de la création d’une compagnie, il y a au Gabon l’épineux problème des infrastructures aéroportuaires. « Le secteur du transport aérien est caractérisé par l’absence d’une compagnie aérienne nationale et la vétusté des infrastructures de transports, dont la plupart ne répondent pas aux normes de l’Organisation de l’aviation civile internationale (Oaci) », reconnaissent les autorités gabonaises dans le Plan national de développement pour la transition (PNDT) 2024-2026, élaboré par le pouvoir de Libreville.
Répondant à cette préoccupation dans son discours à la nation gabonaise le 31 décembre 2023, le chef d’Etat de la transition, le Général Brice Clotaire Oligui Nguema, a également annoncé le lancement du vaste chantier de mise aux normes des infrastructures. « Le gouvernement mènera des travaux d’extension et de mise aux normes de toutes les pistes aéroportuaires de l’intérieur du pays. A ce titre, j’annonce que les aéroports de Makokou et d’Oyem seront les étapes de départ de ce projet de restauration », a promis le président de la transition, sans plus de détails sur l’origine des financements que nécessiteront tous ces grands travaux.