RCA : vers la reprise des vols de nuit à l’aéroport international de Bangui-M’poko
Cette infrastructure aéroportuaire qui accuse des décennies de sous-investissement fait sa mue, au moment où le gouvernement centrafricain annonce la construction d’un nouvel aéroport sur financement émirati à hauteur de 120 milliards Fcfa.
La Société de développement des infrastructures aéroportuaires de Centrafrique (SODIAC) vient d’acquérir, au profit de l’Agence pour la sécurité de la navigation aérienne en Afrique et à Madagascar (ASECNA), de nouveaux équipements techniques à installer à l’aéroport international de Bangui-Mpoko. Il s’agit, notamment, de 80 signaux lumineux et les 120 chariots à bagages d’une valeur de 150 millions Fcfa, destinés à corriger les anomalies techniques qui empêchent cet aéroport d’accueillir des vols de nuit depuis plusieurs années. Le matériel remis le 31 janvier après plusieurs plaintes de l’ASECNA vient ajouter aux équipements de manutention au départ et à l’arrivée, aux 2 tapis bagages des rayons X destinés au filtrage bagages, dont l’aéroport a été doté il n’y a pas longtemps. « Aujourd’hui, l’aéroport international Bangui-Mpoko répond aux normes internationales. Nous avons répondu à toutes ces préoccupations. Notamment, le balisage lumineux le long de la piste d’atterrissage. Donc, dans la semaine, nous allons reprendre avec les vols de nuit en attendant le projet de réhabilitation de la piste avec le Fonds saoudien », se félicite le ministre des Transports et de l’Aviation civile, Gontran Djono Ahaba.
Les autorités centrafricaines soutiennent qu’avec les différents aménagements effectués ces derniers temps sur l’infrastructure, l’aéroport international de Bangui-M’poko répond à nouveau aux normes internationales. D’autres travaux de mise aux normes y sont néanmoins attendus, notamment la réhabilitation et l’extension de la piste d’atterrissage, pour lesquelles la Fonds saoudien a promis il y a quelques années un financement de 7 milliards de Fcfa. Les travaux attendus ont vocation à contribuer à la sécurisation de l’aéroport, le but ultime des autorités étant de rendre le ciel centrafricain plus attractif. L’aéroport international de Bangui-M’poko qui a fait l’objet de quelques fermetures ces dernières années pour des raisons sécuritaires et qui accuse des décennies de sous-investissement, accueille jusque-là une dizaine de compagnies aériennes, dont Afriqiyah Airways, Air France, Angola Airlines (Taag), Asky Airlines République Centrafricaine, Bako, Benin Golf Air, Ethiopian Airlines, Interair, Sudan Airways et la compagnie tchadienne Toumaï Air Tchad.
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Hub aérien sous-régional
Engagé dans une recherche tous azimut de financements pour doter la République centrafricaine (RCA) d’infrastructures modernes qui lui font tant défaut, le gouvernent actuel du pays ambitionne, dans le domaine de l’aviation civile, de faire de Bangui la capitale un hub aérien au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Comme nous l’indiquions il y a quelques jours, le 18 janvier dernier, l’homme d’affaires émiratis Youssef Ahmed Alshamsi a signé avec l’Etat centrafricain, représenté par le ministre des Transports et de l’Aviation civile, accord économique visant à la RCA d’un nouvel aéroport international. « L’objectif de cet accord est d’accroître le trafic aérien et les échanges avec une ligne aérienne directe entre Dubaï et Bangui avec la création d’un hub cargo », a expliqué Gontran Djono Ahaba. Dans le détail, le projet vise la construction d’un terminal passagers et d’espaces dédiés aux vols cargos, de nouvelles pistes aux normes internationales dédiées à l’atterrissage d’avions passagers et cargos de fortes capacités, la création d’une zone libre dédiée aux cargos, constituée d’entrepôts modernes de stockage, chambres froides, immeubles de bureaux pour entreprises et services administratifs de l’Etat.
L’autre volet du projet vise la construction de 5 hôtels de 4 et 5 étoiles au standard international, d’un centre médical moderne ou hôpital aéronautique ouvert au grand public, en plus d’un centre de formation régional pour les métiers de l’aviation civile. Coût de l’investissement qui s’étalera sur pas moins de 300 hectares : 200 millions de dollars, soit environ 120,3 milliards Fcfa qui viendront entièrement de la partie émiratie. La réalisation de ce projet ferait à terme de Bangui la seule ville en zone Cemac à disposer de plus d’un aéroport international.