Avec la baisse des recettes pétrolières, comment Malabo compte financer son déficit budgétaire en 2024
Les recettes pétrolières représentent plus de 80% des recettes publiques en Guinée Équatoriale. Leur chute amorcée depuis 2023 (et qui devrait se poursuivre en 2024) accentue le déficit budgétaire et oblige le gouvernement à se déployer de manière plus agressive sur le marché de la dette domestique et auprès des partenaires au développement.
La Guinée Équatoriale devrait engranger 1 235,3 milliards de FCFA de recettes pétrolières au cours de l’exercice 2024 représentant 80,5% des ressources de l’Etat, selon la loi de finances 2024 du pays consultée par EcoMatin. Si ce montant connaît une légère hausse de 7% en glissement annuel, il reste très en dessous (-44%) de l’enveloppe que le pays était en mesure de mobiliser en 2022 sur ses ressources pétrolières. Cette projection, le gouvernement l’a élaboré sur la base d’un coût du baril sur le marché international à 65 dollars, « une baisse de la production pétrolière » et « des difficultés de la chaîne pétrolière », indique le texte de loi. La production pétrolière de la Guinée Équatoriale a amorcé un déclin depuis septembre 2022, en raison d’un incident survenu sur le champ pétrolier de Zafiro, le plus important du pays. Outre la baisse des recettes issues de l’or noir, le FMI anticipe sur une croissance négative de -6,4% pour le pays en 2024.
Au niveau budgétaire, les ressources publiques (1 534, 8 milliards FCFA) attendues en 2024, ne suffiront pas pour couvrir la totalité des dépenses (y compris financières) du gouvernement estimées 2 080 milliards FCFA. Pour combler ce gap, Malabo envisage contracter de nouveaux emprunts à hauteur de 545 milliards FCFA, dont des prêts commerciaux et des prêts projets. La plus grosse partie de cette enveloppe sera sollicitée sur le marché des titres publics de la BEAC où le pays envisage de lever 200 milliards FCFA en Bons du trésor et 150 milliards FCFA en obligations du Trésor, soit un total de 350 milliards de FCFA. Toujours sur le ,marché domestique, le pays s’attend à obtenir 15 milliards FCFA auprès de la BDEAC et 50 milliards FCFA d’avances statutaires auprès de la BEAC.
Malabo compte également sur ses partenaires internationaux auprès desquels il escompte l’équivalent de 130 milliards FCFA dont 50 milliards de China Eximbank, 40 milliards de FCFA de la Banque africaine de développement et 40 milliards de FCFA de la BADEA.
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