Mobilité urbaine à Douala : où en est-on avec les projets Bus rapid transit  et le tramway ?

Douala, la capitale économique du Cameroun qui regorge plus de 4 millions d’habitants, attend depuis des années, la réalisation des projets majeurs qui pourraient pourtant faciliter la mobilité urbaine compte tenu de ce que, la population de plus en plus croissante entraîne notamment le phénomène d’embouteillages. Dans la foulée, l’on peut citer le projet de Bus rapid Transit (BRT) annoncé depuis 2014(10 ans). Il s’agit en effet d’un « système de métro avec des bus », né il y a plus de 40 ans en Amérique latine. Quelques villes africaines disposent déjà de ce type de lignes, notamment Lagos (Nigeria), Dar es Salaam (Tanzanie), Johannesburg et le Cap (Afrique du Sud), et plus récemment encore Dakar(Sénégal).

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Malgré l’approbation par la Banque mondiale le 2 juin 2022, d’une somme de 260, 8 milliards de Fcfa dans le cadre de ce projet, les travaux y relatifs n’ont pas démarré deux ans après. Pour cause, le maître d’ouvrage (Communauté urbaine de Douala) est toujours en attente d’une signature de la plus haute autorité du pays.  C’est du moins, ce qu’a laissé entendre Roger Mbassa Ndine, le Maire de Douala de passage au poste national le 20 janvier 2024. « Pour le projet BRT, nous sommes presqu’à la phase terminale. Nous attendons le décret d’indemnisation qui donnera le top. Nous avons déjà mobilisé les moyens pour payer les indemnisations mais il faut que les bénéficiaires de ces indemnisations soient nommément identifiés dans un décret signé par le chef de l’Etat. C’est ce décret là que nous attendons. Nous avons fait tout le travail préparatoire consistant à faire les évaluations des biens impactés, à essayer d’identifier les uns et les autres. Il faut maintenant un acte administratif qui permette d’avancer et qui nous permettra aussi, une fois qu’il est signé, d’avoir le déblocage des fonds de la Banque mondiale », a-t-il clarifié.

Si l’on ne peut deviner la date à laquelle le chef de l’Etat va signer ledit décret, l’on peut tout de même espérer que le projet évalué à 335,3 milliards de Fcfa, puisse se concrétiser au cours de cette année compte tenu des instructions qu’il a lui-même données au gouvernement le 31 décembre 2023, parmi lesquelles, l’aménagement des voiries urbaines. D’après la Mairie de la ville de Douala, ce projet revêt  une importance capitale pour le transport de masse dans la capitale économique du pays, car  « le réseau de bus est (…) inefficace et représente moins de 1% des déplacements ».

Pour dédommager les populations qui seront impactées par le projet, la Mairie de Douala a entrepris de se tourner vers  le marché financier régional pour solliciter 10 milliards de Fcfa. Des sources proches du dossier, EcoMatin  apprenait en février 2023 que la CUD était en pourparlers avec deux sociétés de bourse à savoir : Société Général et SCB pour la structuration de l’opération. Sauf que, « seuls les chiffres du décret d’indemnisation feront foi », relève une source interne. A noter que  la contrepartie de l’Etat dans le BRT de Douala est de 12,4 milliards de contrepartie et 62,1 milliards sous la forme de partenariats-public-privé.

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Ligne de Tramway

Si le BRT est sur le point de se concrétiser dans la capitale économique, tel n’est pas le cas en ce qui concerne le tramway qui devrait encore attendre. La raison ? Interrogé par la radio nationale le 20 janvier dernier, le Maire de Douala a indiqué que le projet se trouve encore en étude à la Primature. « Ce projet-là a connu lui aussi, un certain ralentissement. Nous l’avons relancé. Le projet est en étude au niveau des Services du Premier ministre. Nous souhaitons avoir le Okay pour que la ville de Douala prenne en main ce projet et devienne désormais le maître d’ouvrage. Parce jusqu’à présent, le projet a souffert du fait que, la maîtrise d’ouvrage était plutôt à Yaoundé alors que les nouveaux textes de la décentralisation donnent aux villes, ce mandat. Nous avons fait en sorte qu’un nouveau dossier soit introduit pour que le chef du gouvernement nous donne son feu vert », a justifié l’autorité.

Pourtant, c’est depuis 2016 que le gouvernement camerounais a conclu un mémorandum of understanding avec l’entreprise Iristone Consulting et le groupe de BTP Ilci Holding, respectivement de droit belge et turc pour réaliser les études, le financement et la construction d’une ligne pilote de tramway(18 kilomètres) à Douala. En attendant, la réalisation de l’un et l’autre projet, le budget citoyen du ministère des Finances prévoit pour le compte de l’année 2024, une allocation de 4,6 milliards de Fcfa pour améliorer la mobilité à Douala.

Cas similaire à Yaoundé

La capitale politique attend également son Bus rapid Transit depuis des lustres. A en croire le ministère de l’Habitat et du développement urbain(Minhdu), après les études de préfaisabilité, il faut à présent mettre un accent sur les études techniques sur le Trans-Yaoundé qui reliera la plateforme multimodale d’Olembé (nord) à Ahala (sud) sur près de 22 km, en desservant 28 stations et de nombreux lieux importants de la ville. Le projet tramway quant à lui n’a pas abouti depuis 10 ans. L’on se souvient néanmoins que le 25 avril 2014, la société belge Préfarail (qui devrait entièrement financier le projet) et le gouvernement camerounais ont signé à Yaoundé, un mémorandum d’entente pour la construction à Yaoundé, d’une ligne de tramway de 50 km avec pour finalité de résoudre l’épineux problème de transport de masse.

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