Cameroun : des éléphants détruisent plus de 30 hectares de sorgho dans l’Extrême-Nord
C’est dans le village Dougani, département de Mayo-Kani qu’un troupeau des pachydermes envahi des champs de cette céréale très prisée dans la partie septentrionale du pays.
Plus de 90 tonnes de cultures de sorgho ont été détruites par des éléphants dans le village de Dougani, département de Mayo-Kani, le week-end dernier. Cette destruction représente un peu plus de 30 hectares de plantations, soit environ 30% de la production prévue pour cette année 2024 dans cette région de l’Extrême-Nord du Cameroun. Les changements climatiques, marqués par la sécheresse depuis mi-décembre, ont poussé les éléphants à parcourir toute la région à la recherche d’eau, entraînant des dégâts matériels significatifs. Une situation récurrente dans cette partie du pays, qui se justifie par les changements climatiques, selon le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader).
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En effet, depuis la venue de la sécheresse en mi-décembre au Cameroun, la région de l’Extrême-Nord a atteint un pic de chaleur de 36 degrés. Une température peu favorable pour les animaux en raison de l’assèchement des points d’eau. Ainsi, les éléphants doivent parcourir toute la région pour s’abreuver. Selon des témoignages, ces pachydermes entraînent sur leur passage des dégâts matériels et parfois des décès. S’il est vrai que cette destruction de ces plantations de sorgho n’aura pas un grand impact sur la production annuelle de cet aliment de la région (1,5 millions de tonnes à date août 2023), il faut souligner que pour la population de Mayo-Kani, cette céréale fait partie des produits les plus consommés, suivi du maïs et du riz.
Néanmoins, il faut relever que cette situation pourrait avoir un impact sur l’alimentation de cette population. Les greniers de nombreuses familles ne pourront pas à nouveau être approvisionnés. Ce qui pourrait rallonger grandement la période de soudure. En conséquence, les autorités administratives du département de Mayo-Kani ont saisi le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha) au Cameroun pour un appui alimentaire. Ces partenaires humanitaires fournissent un soutien en nature en espèces et en moyens de subsistance, ne vont pas qu’accompagner les habitants de cette localité. L’on se souvient qu’en janvier 2023, les départements du Diamaré, du Mayo Danay, du Mayo Kani et du Mayo Sava ont été attaqués par des chenilles légionnaires détruisant plus de 4 000 tonnes de sorgho sur leur passage.
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En plus des destructions provoquées par les pachydermes et les chenilles légionnaires, cette région camerounaise est déjà en proie à une baisse de sa production céréalière depuis quelques années, non seulement du fait de la rudesse du climat, mais aussi de l’insécurité créée par les terroristes de Boko Haram. Ces derniers ont contraint les populations à déserter leurs villages, abandonnant du même coup leurs plantations.
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