Internet : grâce à un partenariat avec MTN, la RCA se connecte au haut débit
Un an après avoir achevé le déploiement de 1200 kilomètres de fibres optiques dans en RCA, le pays inaugure également un centre de formation digitale de plus de 10 milliards Fcfa à l’Université de Bangui.
C’est à un désenclavement numérique accéléré que l’on assiste en République centrafricaine (RCA) depuis un an. Après la fin du déploiement des premières infrastructures à fibre optique du pays sur 1200 kilomètres dans le cadre du projet de la Dorsale à fibre optique de l’Afrique centrale, composante RCA dont les travaux étaient menés depuis le 04 octobre 2019, le Premier ministre Félix Moloua a inauguré le 15 janvier dernier un centre de formation digitale à l’Université de Bangui. La construction de cette structure inaugurée conjointement avec l’infrastructure haut débit du partenaire MTN BAYOBAB – la toute première du pays -, a été financée à hauteur de 18 millions de dollars, soit près de 11 milliards Fcfa, par l’Union européenne et la Banque africaine de développement (BAD). Entre autres objectifs de ce projet, a expliqué le ministre de l’Economie numérique, des Postes et Télécommunications, Justin Gourna-ZAcko, réduire la fracture numérique, contribuer à la diversification de l’économie numérique en Centrafrique et dans la zone Cemac, développer les compétences des jeunes centrafricains, promouvoir des services en matière de technologie de l’information et de la communication, et surtout créer des emplois en faveur des jeunes.
Dans le détail, le centre de formation digitale de l’Université de Bangui sera un hub des technologies web, spécialisé dans la gestion des contenus e-commerce, dans le développement des sites web, les applications mobiles, les langages, les bases de données au moyens des PC et les serveurs, les tendances et les technologies émergentes d’intelligence artificielle, l’internet des objets, la robotique, les méthodologies de travail du monde de l’informatique, etc. Les nouvelles infrastructures numériques du pays devraient sans doute stimuler le projet Sango, la « monnaie numérique nationale », mis sur pied par les autorités centrafricaines en 2022. Celui-ci vise à remodeler l’économie du pays et à « ouvrir la voie à un avenir numérique aux possibilités infinies ». Émise sur la chaîne de blocs et soutenue par le bitcoin, la plateforme Sango a vocation à devenir un véritable système monétaire numérique, adossé sur le bitcoin.
Les négociations, assure le gouvernement, vont se poursuivre avec l’Union internationale des télécommunications (UIT) pour déployer en urgence, via le fournisseur américain de services de télécommunications par satellites Intelsat, des solutions intermédiaires de connectivité des établissements secondaires pour la formation des élèves des villes de Bambari, Bangassou, Mobaye, Ndélé, Birao, Sibut, Damara, Kaga-Bandoro, Batangafo et Bouca, à la culture du numérique et la promotion de l’alphabétisation numérique. Du reste, les autorités centrafricaines ont foi en ce que l’entrée en service des infrastructures à fibre optique et la connexion de la RCA au haut débit marquent également un tournant dans le mode de fonctionnement de l’Etat par la dématérialisation de l’administration, le renforcement du système d’éducation, d’enseignement, la numérisation des secteurs économique et financier, la régulation et la taxation des transactions financières en support au mécanisme de contrôle et de traçabilité pour le relèvement du niveau des recettes publiques.
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