Jannah Theme License is not validated, Go to the theme options page to validate the license, You need a single license for each domain name.
Non classé
A la Une

Gabon : Pourquoi Oligui Nguema remet le FGIS au Ministère de l’Economie 

A l’occasion de son discours de fin d’année 2023, le président de Transition du Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema a indiqué en substance, qu’il s’agit-là d’un acte visant à apporter plus de transparence dans la gestion publique.

Si l’on s’en tient à son discours à la nation le 31 décembre 2023, Brice Clotaire Oligui Nguema, le président de la Transition du Gabon, a décidé de changer la tutelle du Fonds gabonais d’investissements stratégiques (FGIS). C’est le gestionnaire exclusif du Fonds souverain de la République gabonaise (FSRG). Dans son allocution, le patron de l’exécutif a déclaré à ce propos : « J’ai pris la responsabilité de restituer le Fonds gabonais d’investissement stratégique au ministère de l’Economie ». Le responsable a expliqué que ce changement de tutelle vise à « mettre fin à la délivrance du visa d’opportunité par la Présidence de la République dans le but d’apporter plus de transparence au sommet de l’État ».

La décision du président Oligui Nguema n’est pas ex nihilo. Dans le cadre de son dernier programme économique avec le Fonds monétaire international (FMI), le Gabon a pris l’engagement de renforcer la gouvernance et la transparence des institutions financières publiques que sont : la Caisse des dépôts et consignations (CDC), le FSRG et son gestionnaire d’actifs, le FGIS. « Les faiblesses identifiées dans la gouvernance, la gestion des investissements et l’intégrité financière de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC), du Fonds souverain gabonais (FSRG) et de son gestionnaire d’actifs (FGIS) seront abordées. Des stratégies prudentes seront développées pour les deux institutions qui seront cohérentes avec la stratégie de croissance accélérée du pays », apprend-on d’un récent rapport du FMI sur les engagements du Gabon pris auprès des institutions de Bretton Woods. Le même rapport ajoute que, « d’autres réformes seront mises en œuvre notamment pour renforcer la transparence financière, adopter un financement autonome du FGIS qui ne remet pas en cause la rentabilité du FSRG ».

Pression du FMI

A la lumière des engagement pris par les autorités gabonaises, il était devenu crucial de transférer la tutelle du FGIS au ministère de l’Economie. Car, tant que les visas de financement de ce Fonds se donnaient depuis le Palais du bord de mer, il y avait toujours comme un zeste d’immixtion politique dans l’affectation des ressources au détriment du ministère de l’Economie, l’organe technique de l’Etat en matière de planification et d’investissements. Ainsi, sous la pression du FMI, le Gabon se doit donc de tenir ses engagements. Ceci d’autant plus que, ces engagements de l’Etat gabonais en matière de renforcement de gouvernance et transparence intervenaient dans un contexte où le FSRG, et la CDC étaient en passe de recevoir plus de ressources.

Lire aussi : Gabon : le gouvernement projette un budget en hausse de 559,7 milliards de Fcfa (+13,5%)

En effet, les actifs de l’État gabonais dans quatre sociétés privées et publiques spécialisées dans la banque, les télécoms et l’immobilier doivent être transférés au FSRG, et à la CDC. Cela a été décidé au cours du conseil des ministres tenu à Libreville le 29 avril 2021. Le gouvernement avait alors adopté deux projets de décrets portant sur le transfert des participations de l’État au capital des sociétés privées Gabon Telecom, de Banque internationale pour le commerce et l’industrie du Gabon (BICIG) et de l’Union gabonaise des banques (UGB) vers le FSRG et le transfert de ses parts de la Société nationale immobilière (SNI) vers la CDC.

« Ces opérations permettront aussi bien au FGIS qu’à la CDC, d’équilibrer leurs bilans en disposant d’actifs en contrepartie des ressources déposées dans les établissements visés », avait justifié le gouvernement, sans en dire plus sur les pertes enregistrées par ces structures. Cette opération doit porter les parts de la CDC dans le capital de la SNI de 4% actuellement à 74,14% et devrait enrichir le portefeuille du FGIS qui compterait déjà une centaine de participations dans différents secteurs d’activités.

Un fond stratégique

Créé en 2012, le FGIS a pour mission d’investir dans la réalisation d’une prospérité intergénérationnelle partagée au Gabon. En tant que gestionnaire exclusif du Fonds souverain de la République gabonaise et des actifs non attribués du portefeuille de l’État gabonais, le FGIS mobilise les ressources de l’État issues de son portefeuille et de l’exploitation pétrolière au profit des infrastructures, du tissu économique et des secteurs sociaux du Gabon.

Depuis novembre 2022, le FGIS est également l’agent exclusif en charge de la commercialisation des crédits carbone appartenant à la République gabonaise. Le FGIS est financé par les recettes pétrolières et d’autres ressources de l’Etat pour contribuer à la transformation économique du Gabon. Il s’appuie sur la performance financière de ses actifs sous gestion sur le long terme pour générer des profits maîtrisés (rentabilité et gestion des risques).

Les domaines d’intervention choisis sont divers : le développement des infrastructures essentielles, l’appui aux petites et moyennes entreprises pour favoriser la création d’emplois, en particulier pour les jeunes et les femmes, l’aménagement du territoire et le renforcement des secteurs sociaux, en ligne avec les Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Cette nouvelle stratégie s’aligne sur la feuille de route du gouvernement confiée au FGIS pour la diversification économique.

Lire aussi : Gabon : une banque nationale de développement en gestation pour soutenir l’entrepreneuriat

Afficher plus

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page