417 milliards de Fcfa pour développer la filière blé au Cameroun
Cette enveloppe va servira à financer le plan quinquennal de développement de la filière sur une période de 5 ans, 2024-2028.
Au Cameroun, un plan de développement de la filière blé a été validé le 5 janvier dernier pour une durée de 5 ans. Ce plan d’une valeur de 417 milliards de Fcfa (environ 693,9 millions de dollars américains) s’étend sur la période 2024-2028 et vise à réduire de 35 % les importations de cette céréale. Financé par le gouvernement et ses partenaires financiers, le plan quinquennal a pour objectif principal de relancer la production et la transformation du blé dans le pays. A terme, ce plan conduit par le ministre de l’agriculture et du développement rural (Minader) devra permettre de produire près de 350.000 tonnes de blé marchand à l’horizon 2028.
De façon concrète, ce plan va se déployer sur trois principaux axes dont le premier est la redynamisation du dispositif de recherche-vulgarisation, appui-conseil et valorisation de la culture durable du blé. Le second pan consistera à améliorer la production, productivité et la compétitivité de la filière. Selon le Minader, le pays dispose de plus de 30 départements propices au développement de cette culture et environ 12 entreprises meunières dont 9 déjà officiellement opérationnelles. De sources journalistiques, ces entreprises ont une capacité de transformation d’un million de tonnes par an. Enfin, ce plan de développement de la filière blé va s’axer sur la structuration, le financement et la commercialisation de la céréale blé camerounaise.
Au Cameroun, le blé est la seconde céréale la plus consommée après le maïs mais sa production actuelle est en deçà du besoin de consommation du pays estimé à plus de 900 000 tonnes/an. Le pays importe donc 100% de la demande de blé sur le marché international. En 2021, le Cameroun a importé 966.400 tonnes de blé d’une valeur de 182,5 milliards de FCFA (environ 307,7 millions de dollars US), soit 4,7 % des dépenses totales d’importations enregistrées. Un an plus tard, les importations se sont chiffrés à 920 400 tonnes pour une valeur de 260,7 milliards de Fcfa (environ 435,6 millions de dollars US) ; un volume moins important que celui de 2021 mais plus onéreux, soit une différence de 78 milliards de Fcfa en excédent en glissement annuel. Le 20 novembre 2023, le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, annonçait que le chef de l’Etat a autorisé une subvention de 10,3 milliards de Fcfa à l’Irad pour relever la filière blé, soit 1/3 du budget total alloué aux céréales en cette année.
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De plus, avec la diminution du flux d’importation du blé et la hausse des cours mondiaux avec la crise russo-ukrainienne survenue le 24 février 2022, les prix de la farine de blé et du pain sur le marché local ont une tendance croissante. La première augmentation a eu lieu en mars 2022 où une baguette de pain de 200g était vendue à 150 F au lieu des 125 F appliqués depuis 2008 ainsi que le prix du sac de 50 kg de farine de blé qui passait de 19 000 à 24 000 Fcfa.
Pour rappel en juin 2023, le Minader, Gabriel Mbairobé, indiquait qu’ « il est en réalité moins cher d’importer le blé que de le produire localement parce qu’il n’est soumis à aucune taxe ». Il a d’ailleurs souligné lors de l’atelier de validation du plan quinquennal que si cette option n’est pas fructueuse, la deuxième option serait de produire des farines panifiées à base de matière première locales (manioc, patates douces, plantain) afin de réduire d’au moins 30% les importations.
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