Cameroun : Alucam recherche 30 milliards pour renforcer ses capitaux propres
L’information est contenue dans le rapport 2022 de la Commission Technique de Réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic.
Alucam, la société d’État camerounaise spécialisée dans la fabrication et la vente de l’aluminium est à la recherche de 30 milliards pour renforcer ses capitaux propres. Ce financement apprend-on du rapport le rapport 2022 de la Commission Technique de Réhabilitation des entreprises du secteur public et parapublic, a été engagé sur la base de la ligne de garantie de 200 milliards accordé par l’Etat aux entreprises publiques et privés.
En effet, depuis 2021, le gouvernement camerounais a mis en place une ligne de prêts bancaires intérieurs au profit des entreprises publiques et privées impactées par le Coronavirus. Le plafond des prêts possibles a été fixé à 30% pour les entreprises relevant du portefeuille de l’Etat et 70% pour les privés. Sauf qu’à ce jour, cette modalité reste faiblement sollicitée par les entreprises et établissement publics en raison notamment de leur situation financière peu attrayante pour le marché bancaire et financier.
Ce financement sollicité par la compagnie publique intervient dans un contexte où elle face à des difficultés financières qui ont impacté sa capacité de production ces dernières années. Alucam a terminé l’année 2022 par une production globale vendue de 59 540 tonnes, soit 2 304 t de plus qu’en 2021. Cette progression correspond principalement à un accroissement de « métal primaire destinée à l’export » qui s’élève à 30 329 t (+ 9%), et celle orientée à la consommation locale à 4 375 t (+ 0,1%). Occasionnant une légère amélioration du tonnage commercialisé (+4%).
Malgré cette évolution, l’entreprise a enregistré un résultat net négatif de 18,77% à -7,7 milliards par rapport à 2021, en raison notamment de l’accroissement, des charges d’exploitation dont celles des matières premières (+49%), les autres achats (+36%), les services extérieures (+33%), les autres charges (+104%) ainsi que de l’impôt minimum forfaitaire sur le chiffre d’affaires de FCFA 600 millions. « La société Alucam éprouve des difficultés à financer ses investissements et à honorer ses engagements en raison, de sa trésorerie négative en dégradation de 193% et d’un ratio de solvabilité en forte régression de -14,57 par rapport à 2021 », précise le rapport. De plus, les charges de personnel ont augmenté de 5,30%. La recherche de ce financement vise donc à renforcer ses capitaux propres et à lui permettre de faire face à ses obligations financières, tout en investissant dans des projets de modernisation et d’amélioration de sa chaîne de production.
On se souvient que le 8 février dernier, le président Paul Biya habilitait le ministre de l’Economie, de la Planification et de l’aménagement du territoire(Minepat) Alamine Ousmane Mey, à signer avec la Société internationale islamique de financement du Commerce(Itfc), un accord de financement « Mourabaha » d’un montant de 15 millions de dollars soit environ 9,9 milliards de F. Le prêt sollicité auprès de cet organe spécialisé du groupe de la Banque islamique de développement(BID) devait servir à « l’achat de l’alumine et autres matières premières et leur vente à la République du Cameroun », apprend-t-on. Ce financement devait alors booster la productivité d’Alucam. Surtout qu’au cours de la session budgétaire de l’Assemblée nationale, tenue en novembre 2021, le ministre de l’Industrie d’alors, feu Gabriel Dodo Ndoké indiquait qu’« à date, il reste à doter l’entreprise d’un fonds de roulement capable d’assurer l’approvisionnement régulier en matière première et la remise en état des cuves à l’arrêt. À ce titre, des négociations ont été engagées avec la Société internationale islamique de financement du commerce du groupe de la banque islamique… », indiquait le défunt Minmidt, en ce qui concerne le financement de la BID.
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