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Performances: 180 milliards de trésorerie à la fin 2017 pour la Cnps

La Caisse Nationale de Prévoyance Sociale ne rend publiquement pas compte de ses performances financières, mais de données concordantes ont permis de recouper et de parvenir à ce résultat.

Les années 2016 et 2017 de la Caisse Nationale de Prévoyance Sociale (CNPS) du Cameroun se sont soldées par des performances assez partagées, entre des performances positives et des évolutions plutôt négatives. Un chiffre marquant est à relever, l’institution a engagé l’année 2018 sur une trésorerie de 190 milliards de FCFA. Un niveau en hausse de 40% comparé à celui de l’année 2016. Il est difficile de savoir comment cela a évolué tout au long de l’année, dans la mesure où l’entreprise comme c’est le cas des caisses de sécurité sociale de pays africains anglophones par exemple, ne publie pas ses comptes. L’analyse d’autres indicateurs disponibles sur l’institution laisse déduire que le management de l’entreprise doit faire face à de gros arbitrages. En Effet son résultat net de l’année 2017 s’est positionné à 54,27 milliards de FCFA. Mais elle a déclaré un niveau de réserves de l’ordre de 391,37 milliards de FCFA. Un niveau qui représente deux fois sa trésorerie de la période.

Pourtant, le nouveau management de la CNPS semble avoir gagné le pari d’augmenter le nombre des adhérents. A la fin 2016, date à laquelle ces données sont disponibles, le nombre des employeurs déclarants était d’un peu plus de 38 444. Un chiffre en très forte baisse comparé aux 70 000 sociétés déclarantes de l’année 2014. Mais ce recul a été compensé par une hausse du nombre des salariés déclarés, qui est passé de 753 900 en 2014 à un peu plus de 866 313. Mais dans le même temps, le nombre des bénéficiaires des prestations de la CNPS a atteint 373 400 et voire un peu plus. L’inquiétude pointe à l’horizon, malgré la décision du président de la République qui a permis un relèvement du volume des cotisations.


>> Lire aussi – CNPS: l’assurance volontaire en déça des espérances


Le nombre croissant de personnes en attente de prestation de la CNPS suppose que l’institution se met dans une approche beaucoup plus productive. Cela ne semble pas être forcément le cas. Si le nombre des employés a diminué d’une centaine, on note que le budget de l’institution pour l’exercice 2019 est de nouveau au-dessus des 200 milliards de FCFA. L’entreprise peut se défendre d’avoir considérablement réduit le poids de ses charges administratives sur ses résultats, mais il faut analyser cela dans un contexte de hausse justement des cotisations en rapport au nombre des adhérents et au décret présidentiel. Aussi, alors que le nombre des cotisants a évolué de manière significative, les produits techniques eux ont évolué modestement.

Toute la grande équation actuellement réside dans la capacité à assurer le paiement de prestations sociales adéquates dans le futur. De nombreux pensionnés estiment aujourd’hui qu’ils touchent des revenus ou des prestations à la limite du minable. Un défi qui tient de la structure même du mode de gestion des pensions par répartition. Les cotisants d’aujourd’hui paient pour les travailleurs d’hier. Problème, on a de plus en plus de personnes qui vivent longtemps grâce à l’amélioration de l’accès aux soins de santé.  Elles peuvent ainsi toucher parfois 7 fois ce qu’elles ont cotisé des années après la cessation d’activité. Des experts de la question prédisent un déficit inévitable et suggèrent la nécessité de changer le mode de gestion de la caisse de prévoyance sociale.

Une vision des choses qui ne semble à l’ordre du jour au sein de l’institution. Les points d’intervention prioritaires présentés par sa cellule de communication semblent trop vagues. « La CNPS fonde son espoir en 2019, de maintenir le cap en matière d’amélioration des performances et d’atteinte efficiente de ses objectifs. Et, le patron attend que cela se fasse autour d’une feuille de route qui consacre comme priorités, le paiement de la juste dépense, l’assainissement des bases de données, la mise en œuvre efficace et efficiente d’un système de recouvrement des cotisations sociales solide et pérenne, la promotion de la santé et de la sécurité au travail, la maîtrise des effectifs et la promotion du capital humain, la résorption progressive des déficits de l’action sanitaire et sociale et des établissements de soins, la maîtrise des frais de gestion et la recherche des gains de productivité. Mais aussi, le management par la qualité et la promotion de la culture de service, la pleine utilisation des technologies de l’information et de la communication, l’équipement des structures, la consolidation de la situation financière à long terme et l’exercice d’une gouvernance responsable, transparente, prévisible, participative et dynamique », peut-on lire dans un document produit par la structure.

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