Titres publics : le Cameroun échoue à mobiliser 60 milliards de F
Dans un contexte où les conditions d'emprunt sont devenues moins favorables en raison du durcissement de la politique monétaire en zone Cemac, le Trésor camerounais n’a pu lever que 46 milliards de Fcfa. Une tendance également observée lors de l’émission du gouvernement gabonais qui n’a rien pu mobiliser sur les 9,5 milliards de Fcfa recherchés au cours de la même période.
Le 4 décembre 2023, le Trésor camerounais a réalisé l’une de ses plus grosses opérations sur le marché des titres publics de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) en y effectuant deux émissions de Bons de trésor assimilables (BTA) à 26 et 52 semaines de maturité pour un montant global de 60 milliards de francs CFA. Une opération qui n’a pas abouti aux résultats escomptés. En effet, le rapport hebdomadaire du marché des valeurs du Trésor de la Cemac courant sur la semaine du 4 au 8 décembre 2023 révèle que l’Etat camerounais n’a pu mobiliser que 46,138 milliards de francs CFA sur les 60 milliards recherchés.
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Le Gabon et le Congo pas épargnés
Dans le détail, sur son émission des BTA à 26 semaines de maturité pour un montant de 45 milliards de francs CFA, le Trésor camerounais n’a pu capter que 31 388 000 000 de francs CFA, soit un taux de souscriptions de 69,77%. Quant à l’émission des BTA à 52 semaines de maturité pour un montant de 15 milliards de Fcfa, le pays a mobilisé 14 750 000 000 de Fcfa, soit un taux de souscriptions de 98,40%. Des résultats qui s’expliquent principalement par le durcissement des conditions d’emprunt et un resserrement de la politique monétaire, orchestrés par la Banque centrale pour contenir l’inflation croissante (5,6% en moyenne annuelle en 2023). Conséquence, le Cameroun n’est pas le seul pays de la sous-région à avoir subi les conditions difficiles du marché.
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En effet, durant la même période, le gouvernement congolais a effectué une émission de BTA à 13 semaines pour un montant de 15 milliards de F et une Obligation de trésor assimilable (OTA) à 3 ans de maturité d’un montant de 10 milliards de F. Au terme de ces deux opérations, le Congo a respectivement mobilisé 12 018 000 000 de F (un taux de souscriptions de 80,78%) et seulement 2 549 800 000 F (un taux de souscription de 25,49%), soit une enveloppe globale de 14 567 800 000 F sur les 25 milliards recherchés. Le Gabon qui, pour sa part, était à la recherche de 9,5 milliards à travers des BTA à 26 semaines, n’a levé aucun franc.
Le Cameroun à la recherche de 20 milliards supplémentaires
Les difficultés rencontrées par ces pays sur le marché des titres publics de la Beac, et plus précisément le Cameroun, pourraient entraîner plusieurs conséquences. Tout d’abord, cela souligne la pression croissante sur les finances publiques du pays, exacerbée par des conditions d’emprunt devenues moins favorables en raison du durcissement des politiques monétaires régionales. Face à la situation, le Trésor camerounais est retourné sur le même marché le 11 décembre dernier, avec l’ambition de lever 20 milliards de Fcfa à travers des BTA à 26 semaines. Selon des indiscrétions, cette émission vise entre autres à combler le vide enregistré lors de la précédente opération de mobilisation des fonds.
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