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Cameroun : près de 3 millions de personnes touchées par l’insécurité alimentaire aiguë au 3eme trimestre 2023

D’après l’analyse, la crise est plus prononcée dans 10 départements repartis entre les régions où la situation sécuritaire est précaire notamment le Sud-Ouest, le Nord-Ouest et l’Extrême-Nord.

Les résultats de l’analyse du Cadre Harmonisé pour la période courante Octobre-Décembre 2023 indiquent que 2,9 millions de personnes sont touchées par l’insécurité alimentaire et nutritionnelle aiguë et 5,7 millions de personnes vivant dans une situation de stress alimentaire au Cameroun. Annoncés durant une communication gouvernementale du ministre de l’Agriculture et du Développement rural (Minader), Gabriel Mbaïrobe, ces chiffres correspondent respectivement à 10,6% de la population camerounaise en situation de crise alimentaire aiguë et 20,7% de celle-ci est en phase 2 c’est-à-dire sous pression.

D’après l’analyse, la crise est plus prononcée dans 10 départements repartis entre les régions où la situation sécuritaire est précaire notamment le Sud-Ouest (Lebialem, Manyu, Meme et Ndian), le Nord-Ouest (Boyo, Bul et Momo) et l’Extrême-Nord (Mayo Sava et Mayo Tsanaga). Tandis qu’elle est plutôt acceptable dans 30 départements repartis entre 9 régions du pays. Seule la région du Sud se situe dans la phase minimale ce qui signifie que la situation alimentaire des ménages y est relativement bonne.  » 31% des ménages sur l’ensemble du territoire camerounais consomment plus de 6 groupes d’aliments tandis que 12,9% consomment entre 0 et 2 groupes »; indique le membre du gouvernement. En d’autres termes, 12,1% des ménages ont une alimentation pauvre, 25,4% disposent d’une alimentation limite et 62,5% ont une alimentation acceptable. Ces résultats indiquent une prévalence à la malnutrition aiguë globale (MAG) de 6,5% dans le NO-SO, 3,6% dans l’Adamaoua et 2,5% dans l’Extrême-Nord.

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En plus de l’insécurité, les facteurs déterminants des zones touchées par l’insécurité alimentaire sont la hausse des prix des intrants et des engrais, la conjoncture internationale avec la hausse du prix du carburant mais surtout la flambée des prix des produits de grande consommation. « Les prix des denrées importés tels que le riz, le blé et l’huile alimentaire ont augmenté dans tout le pays, par rapport aux années précédentes et à la moyenne quinquennale… En septembre, les prix du sorgho et du maïs sur les marchés de Maroua, Mora, Kaele et Yagoua étaient supérieurs de plus de 50% à ceux de l’année dernière et de près de 70% à la moyenne des 5 dernières années… tandis que l’huile végétale raffinée et l’huile de palme produite localement ont augmenté de 15% », explique le ministre.

Néanmoins, pour la période allant de juin à août 2024, le Minader ambitionne une réduction de 3,6% de la population en situation de crise alimentaire, ramenant ainsi à 2,5 millions le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aiguë et 5,2 millions le nombre de personnes en stress alimentaire.

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Pour ce faire, le gouvernement camerounais compte « tout mettre en œuvre pour protéger les moyens d’existence des populations et apporter une réponse d’urgence aux populations cibles » indique-t-il.

De façon concrète, Il s’agira d’apporter des semences améliorées et du petit matériel agricole aux populations en insécurité alimentaire, renforcer la conservation et la transformation des produits agricoles pour réduire les pertes post-récoltes et constituer des stocks alimentaires d’appoint pour les populations des 10 département en situation d’insécurité alimentaire aiguë.

« La prochaine étape du gouvernement à travers le Minader et le Minepia, avec l’accompagnement des partenaires techniques et financiers (Banque mondiale, PAM, UE, Cilss, Action contre la faim entres autres) sera de mobiliser les ressources pour apporter les réponses adéquates dans les zones à risques et aux populations en insécurité alimentaire et nutritionnelle » précise le ministre.

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Le démarrage effectif du Projet d’urgence de lutte contre les crises alimentaires (Pulca), le Programme d’appui au renforcement de la production agricole au Cameroun (Parpac) et la mise en place des structures d’appui à la production et à la valorisation des captures telles que les structures de débarquement de commercialisation et de transformation dans les zones de pêche (Centre communautaire de pêche artisanale de Kribi, le débarcadère Youpwe etc. ) sont entre autres réponses adéquates à la problématique de sécurité alimentaire susmentionnées par le ministre.

Selon le Minader, toutes ces actions vont concourir non seulement à résoudre le problème de l’équilibre alimentaire mais également à renforcer le statut du Cameroun comme premier pays agricole de l’Afrique centrale.

Soulignons que, malgré toutes ces mesures, le membre du gouvernement projette, durant la période de juin à août 2024, des conditions difficiles d’accès aux aliments dans la partie septentrionale du pays, l’accès difficile à certains marchés à cause de la situation météorologique et de l’insécurité dans les zones de crise ainsi que l’instabilité des prix des céréales malgré une disponibilité prévisionnelle des stocks.

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