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Banques et Finances

Titres publics : le Cameroun, le Congo et le Gabon à la quête de près de 100 milliards de F cette semaine

Devenu une place de choix pour la levée de fonds pour les trésors publics de la Cemac au cours de ces dernières années, le marché des titres publics peine aujourd’hui à satisfaire aux besoins de financement des États.

Cette semaine du 04 au 08 décembre 2023 est rythmée par des levées de fonds de trois pays sur le marché des titres publics. En effet, les Trésors du Cameroun, Congo et Gabon sont respectivement à la recherche de 60, 25 et 9,5 milliards de Fcfa en Bons et Obligations du Trésors assimilables sur des maturités de 26 et 52 semaines (Cameroun), 13 semaines et 3 ans (Congo) et 26 semaines pour le Gabon. Alors qu’il s’est imposé au cours de ces dernières années comme une place de choix pour la levée de fonds des trésors de la Cemac, le marché des titres publics peine aujourd’hui à satisfaire aux besoins de financement des États.

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Pour cause, un air de crise de liquidités se vit sur le marché monétaire. Selon le rapport « Statistique mensuelle des valeurs du trésor » que commis par la Banque centrale, le taux moyen de souscription des Spécialistes en valeurs du Trésor aux opérations de levée de fonds des États de la Cemac est passé de 89 % en janvier 2023 à 66,5 % en juin avant de plonger à 54,9 % au mois d’août. Traduction : les investisseurs réduisent au fur et à mesure leurs prêts aux États.

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Cette tendance est encore plus perceptible sur les opérations de la semaine du 27 novembre au 1er décembre dernier. Le Cameroun, émetteur d’une BTA de 10 milliards de F sur le marché des adjudications, n’a obtenu que 3,5 milliards soit un taux de souscription de 35,1 % malgré un remboursement de 13,7 milliards le même jour. De son côté, la RCA n’a capté que 5 milliards sur 7,5 milliards recherchés en OTA 4 ans et rémunérés à 6,25 %. Brazzaville peut s’estimer heureux, car deux opérations d’adjudication de 5 milliards chacune ont été déclarées infructueuses. Malgré un remboursement de 8,5 milliards et deux paiements d’intérêt de 3,1 milliards de F, le Gabon n’a pas mieux fait que 2,1 milliards sur 9,5 milliards recherchés via des BTA de 26 semaines soit moins de la moitié. La Guinée-Équatoriale (1,2 milliard levé sur un objectif de 10 milliards) et le Tchad, meilleurs clients des investisseurs en termes de rémunération, n’échappent pas à cette vague d’échecs. Ndjamena a essuyé deux échecs sur deux émissions dont l’une de 10 milliards en BTA 52 semaines, déclarée infructueuse et l’autre de 20 milliards en OTA 3 ans souscrite à 30 %, avec seulement 6 milliards collectés.

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L’envolée des taux est pour beaucoup dans les émissions infructueuses des Etats. S’ils échouent autant lors des séances d’adjudication, c’est parce que les rendements sollicités par les investisseurs sont particulièrement élevés. La courbe des taux sur le marché est assez illustrative de ce durcissement des conditions d’emprunts. Selon la Beac, le coût moyen des BTA sur le marché est passé de 5,39 % en janvier à 6,29 % en septembre tandis que les OTA, qui sont les titres de longue maturité, sont passés de 8,66 % à 8,75 %.

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