Détournements de fonds : l’Etat subit un préjudice de plus de 12 milliards en 2023
Le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, a souligné devant les parlementaires la détermination du gouvernement à se liguer contre les mauvaises pratiques en matière de gestion des deniers publics.
Pour montrer sa volonté de lutter efficacement contre la corruption, le gouvernement camerounais s’est doté de nombreuses institutions. Ces mesures faisaient suite à la montée inquiétante de ce fléau dans la société en générale. Un véritable cancer pour le développement. Parmi elles, on peut citer entre autres : le Consupe, l’Anif, la Conac. Ces institutions ont pour missions de veiller à la saine gestion des ressources publiques et de garantir une société juste.
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Le gouvernement a mis l’accent sur le renforcement de la prévention ainsi que l’intensification des audits et la systématisation des sanctions à l’encontre des gestionnaires. Malheureusement, la corruption et les détournements se portent toujours bien au Cameroun. Car, les chiffres évoqués par le Premier ministre, Joseph Dion Ngute, jeudi devant les parlementaires font froid au dos. A l’issue des sessions tenues par le Conseil de discipline budgétaire et Financière a tenu les décisions qui en sont issues ont permis d’établir, à date, un montant total de préjudice subi par l’Etat de l’ordre de 12 milliards 814 millions 456 mille 866 Francs CFA. Des montants qui auraient servi à fournir de l’eau ou de l’énergie dans certaines contrées. Dans la même veine, on a enregistré l’enrôlement au Tribunal Criminel Spécial de 59 affaires, dont les décisions ont abouti à des condamnations pécuniaires prononcées au profit de l’Etat et de ses démembrements, pour un montant cumulé de 26 milliards 482 millions 324 mille 929 Francs CFA, au 30 septembre 2023.
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Dans la même période, le total des sommes versées au Trésor public, au titre de restitution du corps du délit, dans les procédures suivies devant le Tribunal Criminel Spécial, s’élevait à 9 milliards 637 millions 136 mille 717 Francs CFA. En dépit de ces sanctions prises, la corruption résiste. Le président de la Commission nationale anti-corruption, Dr Dieudonné Massi Gams, indiquait déjà les limites auxquelles fait face l’organe dont il a la charge. « Avec un budget annuel stagnant de moins de deux milliards depuis sa création, l’institution ne peut pas se déployer comme souhaité par le peuple camerounais. La Conac est confronté à un problème de ressources financières, matérielles et humaines », déplore-t-il. Au-delà de tout, il manque une réelle volonté politique pour s’attaquer de front à ce cancer social, martelait le député Koupit Adamou de l’Udc. L’application de l’article 66 de la constitution sur la déclaration des biens serait, selon de nombreux acteurs, une avancée réelle. Les différents acteurs travaillent pour la mise en place d’une loi anti-corruption au Cameroun.
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