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Barrage de Nachtigal : le DG de Nhpc rassure

Suite à la visite d’Ousmane Diagana, vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique centrale et occidentale sur le site de construction de cette infrastructure le 21 novembre dernier, le constructeur a réagi à la publication d’un article issu du rapport dressé par le régulateur du secteur de l’électricité au Cameroun sur les pathologies constatées au mois d’août sur plusieurs structures de cet ouvrage au cours d’une mission suivi-régulatoire des investissements.

Il aura fallu attendre la visite du vice-président de la Banque mondiale pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, Ousmane Diagana, sur le site de construction du barrage hydroélectrique de Nachtigal pour que le constructeur, via la société de projet, Nachtigal Hydro Power Company (Nhpc), par la voix de son Directeur général, Vincent Leroux, réagisse à l’article publié par EcoMatin au sujet des défaillances constatées par l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel), sur plusieurs structures de l’ouvrage au mois d’août dernier. La mission du régulateur avait pour objectif de faire le point de la conformité des investissements aux préconisations légales».

Aussi se préoccupait-il dans son rapport adressé au ministre de l’Energie et de l’Eau, des fissures verticales sur les joints de plusieurs plots et des fissures horizontales sur les joints de corps des structures, des fuites d’eau à divers niveaux des structures de l’infrastructure. En réponse à ces défaillances révélées par votre journal, Nhpc fait savoir que la mise en eau de l’aménagement hydroélectrique de Nachtigal, est une opération de routine  qui s’effectue dans toutes les infrastructures de ce type dans le monde entier. Aussi s’est-elle déroulée pendant un mois «par palier afin de s’assurer de l’étanchéité et de la robustesse de l’ouvrage».

Lire aussi : Défaillance : alerte rouge sur le barrage de Nachtigal

Toutes choses qui ont «permis de mettre en évidence toutes les fuites présentes, notamment au niveau de certains joints du barrage, qui par ailleurs étaient mineures, et de les corriger avant la mise en service, raison pour laquelle elle est planifiée longtemps à l’avance». Au-delà, précise Vincent Leroux sur le site de Investir au Cameroun, «il y a également des pressions sous-jacentes importantes qui sont drainées par des drains et qui doivent couler pendant toute la durée de l’ouvrage ».

Pour lui, ce n’est «rien d’inquiétant ». D’autant plus que tout cela est «confirmé par tous les bureaux de contrôle qui nous contrôlent. Il s’agit du bureau Veritas pour nous même ; les prêteurs ont aussi un bureau de contrôle international qui vient régulièrement, et enfin, dans le cadre du contrat de concession, il y a l’assistance technique du ministère de l’Eau et de l’Énergie qui vient effectivement faire des missions, et qui a pu rassurer le ministre sur la bonne tenue des ouvrages. Quelque chose qui a pu être constaté aujourd’hui par l’ensemble des visiteurs. Il n’y a donc ni fuite ni péril sur cet ouvrage qui respecte toutes les règles de l’art».

S’agissant de la préoccupation de l’Arsel « pour les risques de retard dans les délais de livraison des travaux », Nhpc indique qu’à «fin octobre, les travaux sont achevés à 91% et le chantier avance sereinement. Les essais du poste de départ ont démarré en étroite collaboration avec Sonatrel (la Société de transport de l’électricité) dont le poste de raccordement de Nyom 2 a été livré en octobre 2023». De plus, rassure le DG, «les travaux avancent sereinement. Nhpc et l’ensemble des partenaires techniques du projet sont résolument engagés pour livrer le premier des sept groupes de l’aménagement, soit 60 MW, fin décembre dans les meilleures conditions de qualité, de santé et de sécurité pour les nombreux travailleurs mobilisés sur ce grand chantier».

L’on relève cependant que Nhpc semble réfuter à l’Arsel sa mission de suivi-régulatoire et surtout la perspective de la réalisation d’un audit de l’infrastructure. L’on se souvient effectivement que dans son rapport, le régulateur avait exigé que Nhpc lui transmette le rapport complet sur la nature et la profondeur des anomalies observées ; toutes les solutions pertinentes pour leurs corrections ; le calendrier relatif aux travaux de mise en œuvre urgente des mesures de réparation et de renforcement des structures des ouvrages ainsi que la liasse documentaire technique et financière des travaux de construction des ouvrages.

À cela, Nhpc répond que «l’Etat du Cameroun à travers le ministère de l’Eau et de l’Energie et son assistance technique », est la « seule entité compétente en matière de contrôle du chantier ». Ces derniers, souligne le DG, «main dans la main, sont mobilisés et résolument engagés pour livrer un ouvrage de qualité en 2024, avec dès fin décembre 2023, l’injection dans le Réseau Interconnecté Sud, des premiers mégawatts, conformément au planning du projet».

La centrale hydroélectrique de Nachtigal devrait fournir une puissance électrique de 420 MW, permettant une production d’électricité annuelle d’environ 2970 GWh qui sera injectée au Réseau interconnecté Sud. Le barrage est un investissement global de 786 milliards de Fcfa dont Electricité de France (EDF), est actionnaire majoritaire à hauteur de 40% aux côtés d’autres investisseurs à l’instar de la Banque mondiale qui a investi plus de 72 milliards de Fcfa dans le projet. D’après le gouvernement, l’infrastructure augmentera de 30% les capacités de production de l’électricité au Cameroun.

Lire aussi : Fissures sur le Barrage de Nachtigal : Nhpc écrit à EcoMatin (Droit de réponse)

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