Avec un budget de moins de 2 milliards par an, la Conac milite pour plus de ressources pour lutter efficacement contre la corruption
Le président Dieudonné Massi Gams l’a clairement fait savoir devant les parlementaires au cours d’un forum d’informations et d’échanges sur la question à l’hémicycle. Le budget de moins de 2 milliards par an n’est pas suffisant.
La lutte contre la corruption est un combat permanent. Au Cameroun, ce fléau occupe une place importante dans les échanges sociaux. En effet, le pays s’est doté d’un certain nombre d’institutions. On peut citer entre autres : le Consupe, l’Anif, la Conac… Sauf que jusqu’ici, cette gangrène étend ses tentacules dans tous les secteurs d’activités en faisant perdre des milliards de Fcfa au trésor public. Les instruments actionnés sont loin de satisfaire car la corruption a gangréné l’ensemble du corps social. Elle s’y est installée durablement.
Lire aussi : Cameroun : A cause de la corruption, l’Etat a perdu près de 45 milliards en 2021 (Conac)
Pour trouver des moyens « efficaces » de lutte contre ce nouveau ‘’mode de vie’’, le réseau des parlementaires camerounais contre la corruption a organisé hier, 16 novembre 2023, à l’Assemblée nationale, un « Forum d’informations et d’échanges sur la lutte contre la corruption au Cameroun ». C’était en présence de ceux qui ont la réponse opérationnelle à cette question (Minjustice, Anif …). Le président de la Commission nationale anti-corruption, Dr Dieudonné Massi Gams, a mis à nue les limites auxquelles fait face l’organe dont il a la charge. « Avec un budget annuel stagnant de moins de deux milliards depuis sa création, l’institution ne peut pas se déployer comme souhaité par le peuple camerounais. La Conac est confronté à un problème de ressources financières, matérielles et humaines », déplore-t-il. Spécialisée dans la lutte contre la corruption, cette institution n’a ni personnalité juridique encore moins une autonomie financière.
Lire aussi : Rapport 2020 de la Conac : où est passée la loi anti-corruption ?
Des manquements substantiels qui font dire à l’honorable Koupit Adamou, de l’Union démocratique du Cameroun (Udc), qu’il manque une réelle volonté politique car l’article 66 de la constitution, relative à la déclaration des biens, est en veilleuse jusqu’ici. Pour le président du bureau exécutif, l’honorable Engelbert Essomba Bengono, la question de la corruption au Cameroun est à prendre au sérieux au regard de ses méfaits sur le développement du pays. « Nous sommes en train de construire avec ces institutions, une convergence pour aller vers une loi anti-corruption au Cameroun. Une loi qui permette de lutter convenablement contre cette problématique », martèle le parlementaire avant d’ajouter : « La corruption et la source des problèmes que nous avons au Cameroun. Elle retarde notre développement économique, baisse nos standards sociaux et d’atteindre le bien être pour les populations que nous représentons ».
En réalité, une loi anti-corruption permettrait à la fois : de faire de l’institution une émanation d’une loi avec une personnalité juridique, une autonomie financière et des agents jouissant d’un statut d’officiers de police judiciaire à compétence spéciale ; d’assurer une meilleure protection des lanceurs d’alerte ; d’internaliser les dispositions de la conventions de l’Union africaines sur la prévention et la lutte contre la corruption, ainsi que celles de la convention des nations Unies contre la corruption, toutes deux ratifiées par le Cameroun et de fixer un cadre de gestion des produits de la corruption.
Lire aussi : Anif, Conac, TCS, Chambre des comptes… : pourquoi la lutte contre la corruption piétine