La Cosumaf met en garde contre une opération de souscription des titres de crypto-monnaie initiée par BMI Investissement Gabon
Le régulateur dénonce par la même occasion que la société basée au Gabon ne figure pas sur sa liste des organismes agréés par conséquent, n’est pas habilitée à fournir le service de placement d’actifs numériques émis par appel au public.
Dans un communiqué signé et publié ce 09 novembre, la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf), le régulateur du marché financier de la zone Cemac alerte sur une opération « d’appel public à l’épargne illégale de la structure BMI Investissement Gabon ». Il est reproché à la société basée au Gabon de « procéder à des publications et des diffusions de prospectus qui invitent le public à souscrire des titres de crypto-monnaies promettant des gains importants ». Alors que celle-ci ne figure pas sur sa liste des organismes agréés par conséquent : n’est pas habilitée à fournir des services de placement d’actifs numériques émis par appel au public. « L’opération ainsi engagée est illicite parce que s’inscrivant en violation des dispositions sur l’appel public à l’épargne prévues dans la règlementation (…) », précise la Cosumaf.
Sur ses plateformes sociales, la structure propose à sa clientèle « des gains jusqu’à 80% sur votre mise effectuée en 1h de temps seulement ». Ses mises vont de 30 mille pour 270 mille, 40 mille pour 380 mille ; 50 mille pour 580 mille et 60 mille pour 680 mille…
Dans son manifeste, la Cosumaf rappelle que les opérations de placement d’instruments financiers (actions, obligations, actifs numériques etc.) dans le public, qui se traduit par des sollicitations sous divers formes pour inviter à souscrire lesdits instruments, constitue un service d’investissement réglementé et soumis à la délivrance d’une autorisation préalable. Le régulateur enjoint cette dernière à faire cesser sans délai les manquements aux dispositions législative règlementaires l’appel public à l’épargne.
Cette énième dénonciation de la Cosumaf intervient deux semaines seulement après une précédente. Le 19 octobre dernier, l’instance communautaire alertait sur une opération illicite de souscription d’actions en capital initiée par la micro-assurance santé « Munasaili».
Il faut dire que le cas BMI Investissement Gabon, rappelle un tout petit peu celui-ci de Liyeplimal du Camerounais Emile Parfait Simb(EPS) qui promeut deux instruments financiers digitaux que sont Limocoin et Simbcoin. L’année dernière, les souscripteurs ont multiplié les plaintes dues à l’impossibilité non seulement de percevoir leur rémunération, mais aussi et surtout de retirer leurs investissements initiaux sur les instruments financiers de Liyeplimal, le montant collecté était de plus de 5 milliards de FCFA. L’affaire s’est d’ailleurs invitée à la session parlementaire de juin dernier, où le procureur de la République avait été saisi du dossier.
Dans son dernier rapport intitulé Évaluation des risques macro financiers liés aux actifs cryptographiques, publié en octobre dernier, le FMI indique que le secteur de la cryptomonnaie pèse déjà 1200 milliards de dollars. Consciente de ses nombreux avantages, mais aussi des inconvénients inhérents à ce type d’actifs, l’institution internationale appelle les organes de régulation nationaux et internationaux à prendre en compte les risques macroéconomiques dans leur cadre règlementaire.
Selon une récente étude sur la crypto-monnaie, le Cameroun compte à 900 000 utilisateurs de cryptomonnaies, soit 6,76% de la population active. Ce qui place le Cameroun au 11e rang africain d’utilisateurs de cryptomonnaies, avec ce nombre croissant, la rigueur des institutions de régulation et surtout des populations sont de mises pour ne pas tomber sur ce type d’arnaque qui pour la plupart propose des rendements très souvent irréalistes.