Cameroun : la rémunération des travailleurs du secteur informel croît de 37 000 en 2021 (INS)
Selon l’organe en charge des statistiques nationales le revenu des travailleurs du secteur informel est passé de 48 400 FCFA en 2010 à 85 500 FCFA en 2021. Les secteurs ou cette augmentation se ressent le plus sont notamment les services, le commerce, la restauration.
L’institut national de la statistique (INS) vient de publier la « Troisième enquête sur l’emploi et le secteur au Cameroun phase 2 : enquête sur le secteur informel » (Eesi3), réalisée en 2021. Réalisée sur la base de 4 762 unités de production informelles (UPI) non agricoles recenser, et d’enquêter sur 4 576, soit un taux de couverture de 96,1%, cette étude permet de se faire une idée de l’évolution du secteur informelle dénommé dans le rapport Unités de production informelle (UPI, désigne l’ensemble des unités de production qui ne possèdent pas de numéro de contribuable et/ou ne tiennent pas une comptabilité formelle). Ceci sur la période 2010-2021.
Ainsi, l’on apprend de ce rapport qu’en 2021, la rémunération mensuelle des employés du secteur de secteur informelle a connu une hausse de 37 000 Fcfa. Il est passé de 48 400 Fcfa en 2010 à 85 500 Fcfa en 2021. Cette hausse est « pour les UPI dont le promoteur réside en milieu urbain qu’on enregistre la plus forte augmentation du revenu mensuel moyen (+41 400 FCFA contre +29 600 FCFA pour les UPI dont le promoteur réside en milieu rural).», précise le document. Ainsi ce sont les secteurs : des services (+46 400 FCFA), du commerce (+39 800 FCFA), de l’industrie (+21 300 FCFA), les transports (+45 400 FCFA) et la restauration (+46 300 FCFA) qui enregistrent les augmentations les plus importantes sur la période sous-revue. Qui dit revenu mensuel dit aussi une variante horaire. Ici on est passé de 298,4 Fcfa en 2010 à 671 Fcfa en 2021, soit une hausse de 372,6 Fcfa. Celle-ci est forte dans le commerce (439,8 FCFA), et davantage dans le commerce de gros (718,3 FCFA).
Indicateurs d’activités
Pour parvenir à la hausse des revenus finaux, il a fallu aussi que des indicateurs tels que la main d’œuvre et les emplois, la durée moyenne de travail par semaine, etc. connaissent quelques ajustements. Ainsi selon le rapport de l’INS, « le secteur informel reste dominé par les UPI unipersonnelles (85,7%) en 2021 et la taille moyenne des UPI est restée quasi stable entre 2010 (1,3 personne) et 2021 (1,2 personne). En dehors des BTP (+0,5 personne) et de la confection (-0,5 personne) où on observe respectivement une hausse et une baisse de la taille moyenne des UPI, c’est la stabilité qui est observée dans les autres branches d’activité ».
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Dans ces UPI l’âge moyen des travailleurs est compris entre 34 ans et 37 ans en 2021, en hausse de 3 ans (2,7 ans précisément) par rapport à 2010. Il faut dire que c’est dans tous les secteurs d’activités (industries, services, et commerce) que la hausse d’âge des employés est enregistrée. Ceci pour une ancienneté au travail de 7 ans.
Cette tendance haussière de la rémunération est aussi soutenue par les heures de travail qui ont augmenté de 3h/semaine 2010 et 2021, passant de 37,7 à 41,2 heures. « La durée moyenne de travail par semaine demeure plus élevée parmi les UPI dont le promoteur réside en milieu urbain, que chez ceux dont le promoteur réside en milieu rural. Par ailleurs, par rapport à 2010, cette durée est en augmentation de 3,8 heures chez les travailleurs des UPI dont le promoteur réside en milieu urbain, et de 2,2 heures chez ceux dont le promoteur réside en milieu rural», précise l’INS. La hausse des heures de travail intervient le plus dans commerce avec précisément le commerce de détail. De façon hebdomadaire cette augmentation hebdomadaire du nombre d’heures de travail dans l’agro-alimentaire (+3,2 heures).
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Des données actualisées sur le secteur informel qui pourraient davantage renforcer la contribution de celui-ci à la création de richesse. En effet en 2016, celui-ci pesait 42% du Produit intérieur brut.
Rappelons que l’enquête sur l’emploi et le secteur au Cameroun, vise globalement à fournir aux utilisateurs une batterie d’indicateurs sur le marché du travail, les conditions et les revenus de la main d’œuvre et le secteur informel et sa contribution à l’économie, en termes d’emplois et de valeur ajoutée.
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