Route Ndjolé-Mankim : le gouvernement confie le projet à Sinohydro après rupture du contrat avec China Railway
Les négociations avec le nouveau prestataire ont débuté en mai dernier à la suite des défaillances accusées par China Railway. C’est la deuxième fois qu’une entreprise recrutée est jugée incompétente sur ce linéaire.
Comme il fallait s’y attendre, Sinohydro est la nouvelle entreprise sur qui le ministère des Travaux publics(Mintp) vient de jeter son dévolu pour parachever les travaux de construction de la route Ndjolé-Mankim (36,7 km) sur la Nationale N° 15, région du Centre. Cette annonce fait suite à la rupture du contrat d’avec un autre chinois, China Railway 20 Bureau Group Corporation (CR20). La décision du Mintp Emmanuel Nganou Djoumessi est le résultat du processus de résiliation du contrat enclenché en début mai dernier. Le membre du gouvernement sollicitait alors la confirmation de Synohydro pour la « mobilisation d’une équipe indépendante en matériel et en personnel » en vue de l’exécution des travaux du lot 2B (Ndjolé-Mankim).
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China Railway est la deuxième entreprise jugée incompétente à réaliser les travaux sur ce linéaire. En octobre 2020, la société portugaise Elevolution avait été remerciée. Les routes Ntui-Ndjolé (60 km) y compris 73 km de routes communales pour un montant de 35,43 milliards de Fcfa (lot 2 A) et Ndjolé – Mankim qui lui avaient été attribuées, avaient été exécutées à moins de 2% après quasiment un an.
Les raisons de la résiliation du contrat d’avec CR20 sont liées à de nombreuses défaillances notamment, la « faible mobilisation des ressources, faible mobilisation des ressources humaines pour la construction des ouvrages, non conduite à terme des travaux de fondation des ouvrages, faible rendement au niveau des postes de travail, … Au niveau de la carrière, les activités sont toujoursà l’arrêt à la station de concassage suite à la panne du moteur du primaire, etc. », indique le maître d’ouvrage.
Volteface
Le nouveau maître d’œuvre hérite donc d’un chantier qui n’a été exécuté qu’à hauteur de 21,83%(fin avril 2023) par son prédécesseur depuis octobre 2021 pour un taux de consommation des délais de 72,64% ; et ce, malgré de nombreuses mises en demeure dont l’évaluation n’a pas donné satisfaction. En réalité, il s’agit d’une volteface des financeurs dudit projet que sont la BAD, la Bdeac et l’Etat du Cameroun car, la route la route Ntui-Mankim (96,7 km) avait été confiée à China Railway en octobre 2021 au détriment de Sinohydro, principal challengeur. Le rejet du « favori » à cette période-là a suscité une vague d’indignations. Il a fallu la non-objection de la BAD pour trancher les débats.
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En attribuant la section Njole-Mankim à Sinohydro, le gouvernement ne dévoile pas les garanties présentées par celle-ci pour le convaincre. Le moins que l’on sait, c’est que « l’offre de cette entreprise vient de requérir les autorisations nécessaires pour l’attribution du marché des travaux ». En attendant les preuves sur le terrain, il convient de souligner que Sinohydro a décroché en décembre 2022, le marché de construction de la route Mankim-Meteing (62 km) pour un montant de 32,773 milliards de Fcfa. En août 2023, le projet affichait un taux d’exécution de 13,36%. Satisfaisant en 07 mois pour adjoindre à Sinohydro un second projet ? Let wait and see.
Le marché initialement attribué à China Railway était de 23, 995 milliards de Fcfa. 4,7 milliards de Fcfa ont été souscrits pour l’avance du démarrage des travaux sur la section Njole-Mankim puis 7 milliards de Fcfa sur le linéaire Ntui-Ndjole soit un total de 11, 7 milliards de Fcfa. Du reste, « le montant du marché attribué à l’entreprise Sinohydro prend en compte les prestations réalisées par CR 20 et les prestations restantes », apprend-t-on.
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Pour rappel, la route Nationale nº 15 (Batchenga-Ntui-Yoko-Lena-Tibati) relie la région du Centre à l’Adamaoua. Ainsi, l’aménagement du tronçon Ntui-Ndjolé-Mankim qui intègre ce linaire, devrait permettre à terme de réduire la durée de voyage d’une région à l’autre.
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