Elevage : le gouvernement veut mettre en place une assurance avicole
L’objectif de ce projet est d’inciter les aviculteurs souvent découragés par les pertes dues à la survenue des épizooties ou d’autres facteurs conjoncturels, à reprendre leur activité.
Que ce soit pendant la production, le transport, la vente des poulets et œufs de table ou surtout à la survenue d’une épizootie, le secteur avicole est exposé à de nombreux risques qui se résument aux pertes financières énormes. Ce qui amène parfois aviculteurs et accouveurs à abandonner l’activité en dépit du déficit de production qui s’installe. « Depuis 2017, la production avicole a eu tendance à chuter en raison des différentes crises de grippe aviaire en 2016 avec la résurgence en 2017 et puis celle de 2021. Le Covid aussi a eu un fort impact sur la filière puisque nous sommes passés de près de 62 millions de volailles (chair) en 2016 à 22 millions de volailles en 2021 », a révélé le rapport présenté par le Dispositif d’appui à la compétitivité du Cameroun(Dacc).
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C’est pour pallier cette situation que le gouvernement camerounais à travers le Dacc, envisage implémenter une assurance avicole. Les enjeux ont été dévoilés au cours de l’atelier de restitution de l’étude sur la mise en place d’une assurance avicole. « L’objectif de l’assurance c’est que les aviculteurs puissent se développer et développer la filière parce que le potentiel de cette filière est très important compte tenu de la consommation de plus en plus élevée de viande de poulet », a expliqué Raouf Jaoua, chef de mission du Dacc.
Du côté de l’interprofession avicole du Cameroun(Ipavic), Jean-Marie Kemegne estime que l’assurance doit pouvoir protéger les producteurs car, il est important qu’en investissant qu’ils sachent qu’en cas de calamités, ils peuvent être soutenus. « C’est l’absence de cette assurance qui a fait qu’aujourd’hui, une activité comme la filière avicole qui en 2008 produisait pratiquement 2 millions de poussins semaine, aujourd’hui rendu à 800 000 par semaine ». Pourtant, poursuit-il, « avec l’avenue de cette assurance, les acteurs vont encore avoir foi à l’activité, ils auront le pouvoir de reprendre et vont redoubler de ferveur dans le travail. Pour le producteur c’est la promptitude. Nous sommes prêts à souscrire à l’assurance quelle que soit la forme mais à condition qu’elle soit effective », a-t-il relevé.
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Pour l’heure, les modalités d’application de ladite assurance n’ont pas été dévoilées encore moins des prévisions sur sa mise en place. Mais au-delà du manque d’assurance, l’approvisionnement en intrants agricoles est également un autre problème à régler. Avec la survenue du Covid-19 puis de la guerre russo-ukrainienne, les prix des matières premières ont atteint 34% en 2023 avec un pic 80% pour le blé et 72% maïs, a-t-on appris lors de l’atelier.
A en croire le chef de mission du Dacc l’augmentation de la valeur ajoutée passe également par « la diminution du coût des intrants. Les intrants de la filière avicole c’est 70% de maïs. Comment diminuer le prix de l’aliment pour les aviculteurs ? C’est en augmentant le rendement des champs de maïs…En général, le rendement du maïs ici est un peu plus de 20 quintaux/ha. Il est de 105 q/ha dans les pays performants comme l’Ukraine, le Brésil. Pourquoi, alors que nous avons ici (au Cameroun), les meilleures conditions en termes de champs, de pluviométries, des terres ? C’est là où il va falloir chercher également d’autres éléments qui vont améliorer la compétitivité de la filière au Cameroun », a-t-il indiqué.
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Pour mémoire, le Dacc est financé par l’UE à hauteur de 6,5 milliards de Fcfa. Lancé en janvier 2020, il a pour objectif d’améliorer tous les indicateurs qui vont en faveur de l’amélioration du PIB national. Rendu à trois mois de la fin de sa phase technique (qui a couté 2,941 milliards de Fcfa), le dispositif revendique avoir soutenu 263 TPE et PME.
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