Riz, maïs…: plus de 1 700 hectares détruits par les inondations l’Extrême-Nord en 2 mois (ONU)
Principalement visibles sur les champs de riz et de maïs, ces inondations vont sans doute impacter la production de ces céréales qui ne satisfait pas déjà la demande nationale.
A l’Extrême-Nord Cameroun, le phénomène d’inondation devient de plus en plus préoccupant au regard des dégâts matériels (et parfois humains) qu’il occasionne. Dans une note d’information du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha), l’on apprend que Yagoua, Vélé et Kaï-Kaï (département du Mayo-Danay) ainsi Blangoua, Zina et Logone Birni (Logone et Chari) ont principalement été affectés les inondations depuis le mois de juillet. Au total, « selon les estimations des services du ministère de l’Agriculture et du développement rural, 337 hectares de champs rizicoles ont été détruits dans 12 villages de l’arrondissement de Maga dans le département du Mayo-Danay, et 1 340 hectares de champs de riz, sorgho, maïs et gombo affectés dans l’arrondissement de Zina dans le département du Logone et Chari », rapporte le note consultée par EcoMatin.
De plus, 90 maisons ont été détruites, partiellement ou entièrement, et environ 25 ménages restés sans abris. Si ces chiffres semblent améliorés par rapport à la même période en 2022, il reste tout de même que ces inondations ont un impact direct sur l’économie. Pour le cas précis du riz, sa production est actuellement estimée à 220 000 tonnes/an soit les 36,6% de la demande nationale évaluée à 600 000 tonnes. Une situation qui pourrait accroître l’enveloppe des importations de riz estimée à plus de 162 milliards de Fcfa en 2022 selon l’Institut de la statistique(INS).
De l’autre côté, le maïs qui a pourtant contribué à atténuer le déficit commercial du Cameroun à fin octobre 2022 passant de 6,4 milliards de Fcfa (fin octobre 2021) à 2,5 milliards Fcfa (fin octobre 2022) soit une chute de 65%, pourrait également voir le les importations augmenter à cause de ces pertes agricoles.
De plus, l’autre conséquence directe serait l’accentuation de l’insécurité alimentaire. A fin mars 2022, le ministre de l’Agriculture et de développement rural(Minader) Gabriel Mbairobe révélait que 335 899 personnes (1%) sont en phase d’urgence ou de famine, 2,676 millions de personnes (10%) en phase de crise alimentaire.
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Il convient de mentionner que ce n’est pas la première fois que les inondations entraînent un bilan désolant. Le 21 septembre 2022, Ocha faisait savoir qu’entre mi-août et le 20 septembre 2022 ; 2 394 hectares de champs avaient été détruits par les inondations, 3 019 têtes de bétails perdues et 37 349 personnes affectées. La Société d’expansion et de modernisation de la riziculture de Yagoua (Semry) n’a pas été épargnée. Sa production est ressortie à 70, 324 tonnes en 2022, contre 78, 350 tonnes l’année précédente (-10,2% en glissement annuel).
La digue route Kousseri-Yagoua
C’est dire que le phénomène d’inondation plus flagrant dans cette partie du pays n’a pas trouvé de véritable solution pour le moment. L’on se souvient tout de même qu’en 2012(août –septembre) à la suite des inondations qui avaient causé 12 morts 6 637 ménages sinistrées et près de 27 000 personnes sans-abris, le chef de l’Etat Paul Biya rendu intuitu personae sur le terrain, avait annoncé la construction d’une digue route (de 330 km) entre Kousseri (Logone et Chari) et la zone du bec de canard (Mayo-Danay). Les études de faisabilité réalisées au Minepat faisaient état de 1 000 milliards de Fcfa.
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Dans une récente interview accordée à nos confrères de L’Œil du Sahel, Alhadji Magra Massaou, coordonnateur du programme de reconstruction et de développement de la région de l’Extrême-Nord(Psrdren) ne s’est pas appesanti sur l’état de mise en œuvre de ce projet. Il a néanmoins insisté sur son importance. « C’est un projet gigantesque parce que ce n’est pas seulement la digue route mais il y aussi beaucoup d’aménagements connexes pour juguler les effets négatifs des inondations et rendre cette vallée aménagée en une zone de production agricole de référence… La mise en œuvre seule de ce programme peut permettre de nourrir le Cameroun ; de ne plus importer du riz, du maïs et du poisson », a-t-il affirmé.
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