Politique économique: le gouvernement veut réduire les importations
L’option prise à l’issue du conseil de cabinet du 31 janvier dernier est d’accroître la production locale, en particulier celle du riz
Renforcer les mesures visant à accroître la production locale des denrées alimentaires, en particulier le riz, et améliorer les performances des différents programmes de développement des spéculations vivrières. Telle est la recommandation du Premier ministre au ministre en charge de l’Agriculture, au cours du conseil de cabinet qui s’est tenu le 31 janvier 2019. Aux ministres de l’Industrie et des Petites et moyennes entreprises, Joseph Dion Ngute demande de consacrer toute leur énergie à la densification du tissu industriel national et au renforcement des capacités des PME, dans l’optique d’accroître la production des biens manufacturés.
Le Minfi a signalé que ces dépenses restent dominées par les produits alimentaires, les boissons, les tabacs, les produits minéraux, les biens d’équipement et autres consommations des ménages
C’est la réponse que le gouvernement entend apporter au problème que connait l’économie nationale, à savoir : l’aggravation progressive du déficit de la balance de paiement. L’analyse des principaux soldes de la balance de paiement du Cameroun révèle une détérioration progressive du déficit de la balance commerciale des biens et des services, en raison de la baisse des exportations des principales matières premières et des distorsions économiques liées aux crises sécuritaires successives, souligne le ministre des Finances dans son exposé. L’examen des données compte courant de la balance de paiement (structurellement déficitaire depuis plusieurs années) sur la période 1996-2018 met en évidence une corrélation entre l’aggravation progressive du déficit courant et l’accélération des dépenses d’importation des biens, déplore Louis Paul Motaze. Le Minfi a signalé que ces dépenses restent dominées par les produits alimentaires, les boissons, les tabacs, les produits minéraux, les biens d’équipement et autres consommations des ménages. Pour ce qui est des importations des services, poursuit-il, elles se caractérisent par la faiblesse des capacités techniques des entreprises nationales, notamment dans le domaine des transports, des assurances, des bâtiments et des travaux publics.
La stratégie de promotion des produits camerounais dans l’optique de réduction des importations, telle que présentée par le ministre du Commerce, tarde encore à produire des fruits. Cette stratégie est articulée autour de trois grands axes, à savoir : la disponibilité, l’accessibilité et l’attractivité des produits « made in Cameroon ». La disponibilité est marquée par une offre significative de certains biens comme les huiles végétales raffinées, le ciment et la volaille, mais demeure limitée dans certains domaines en raison des contraintes liées à l’importation de la matière première.