Transport routier : où est passé le projet d’implémentation d’une prime à la casse?
Il s’agit d’un processus qui consiste à retirer de la circulation des vieux véhicules, contre un autre financement de l’Etat ou un soutien bancaire pour l’acquisition d’un nouveau véhicule. Annoncé depuis au moins un an n’a pas donné une suite favorable jusque-là.
« La Prime à la Casse est un processus qui permettra aux propriétaires de véhicules automobiles de renouveler sans contraintes financières leurs véhicules. Chaque camerounais pourra avoir son véhicule neuf. Nous sommes en plein pourparlers avec les différents partenaires », telle est l’assurance donnée par le Jean Ernest Masséna Ngalle Bibehe, le ministre des Transports(MinT) dans un entretien accordé à la télévision nationale le 28 août 2022.
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Un an après, ce projet qui en réalité, consiste à retirer de la circulation des vieux véhicules, contre un autre financement de l’Etat ou un soutien bancaire pour l’acquisition d’un nouveau véhicule, n’a pas donné de nouvelle rassurante. Qu’est-ce qui coince donc ? Nos démarches entreprises auprès du MinT sont restées vaines. Le moins qu’on se rappelle c’est qu’au cours terme d’une séance de travail organisée le 25 juillet dernier, on a pu se contenter de ce que c’est un projet « sur lequel le ministère des Transport travaille actuellement » sans plus détail sur un budget prévisionnel encore moins de prévisions sur le lancement effectif de cette initiative.
Toutefois, à l’observation le retard dans la réalisation pourrait se justifier par plusieurs facteurs parmi lesquels, les moyens financiers suffisants. Tout d’abord, de l’analyse de Jean Collins Defossokeng, président du Syndicat national des employés du secteur terrestre (Synester), « quand on regarde le matelas financier du Cameroun, est-il possible que le gouvernement soit en train d’accompagner les gens à faire une telle action ? Je ne pense pas. Moi, je dis pour le moment, c’est un leurre », s’est-il réservé dans une interview accordée à EcoMatin.
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Un autre goulot d’étranglement serait le phénomène d’importation de vieux véhicules qui donne du fil à retordre aux pouvoirs publics. Car, plus les voitures usées pullulent le pays, plus coûteux pourrait s’avérer le projet en gestion. Pour preuve, des sources du MinT, en moyenne, 30 000 voitures et camionnettes sont importées chaque année au Cameroun ; importations dominées par les véhicules d’occasion âgés de plus de 15 ans.
Et si le projet venait à être implémenté, le gouvernement ferait aussi face à l’état de la route qui est à l’origine de 10% des accidents au cours de la période sous-revue. C’est dire que les voitures qui exercent sur les routes dégradées s’abiment plus vite que prévu. Ce qui confirme les données lesquelles, le réseau routier du Cameroun est de 121 872, 98 km 9 885,18 km (8,11%) contre 111 987,8 km du linéaire encore en terre (91,89%) à fin mai 2023.
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Pourtant, l’implémentation du projet de la prime à la casse permettrait de réduire les cas d’accidents de circulation au regard des chiffres du MinT à travers le cabinet d’études Cyscom sur l’impact des mesures de sécurité routière mises en place au Cameroun en 2021. L’étude en question renseignait que de 2011 à 2017, le pays avait enregistré 21 049 accidents de la route, occasionnant la mort de 7 203 personnes. L’état du véhicule était la deuxième cause de ces drames (17%) derrière l’excès de vitesse (35%).
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