Titres publics: le Gabon essuie un revers sur une levée de 9 milliards
Le 29 août 2023 soit la veille du putsch au Gabon, le pays a procédé à une émission de 9 milliards de Fcfa sous forme de Bons du Trésor Assimilables (BTA) à 26 semaines de maturité. Seulement, cette opération a été infructueuse conduisant le pays à ne collecter que 1,9 milliard, soit un taux de souscription de 21,4 %.
Échec sur une émission de 9 milliards de Fcfa (rémunérée au taux annuel de 6 %) du trésor public gabonais réalisée le 29 août 2023, soit la veille du coup d’État produit le 30 août 2023. Une situation qui a conduit au bouleversement de la vie politique du Gabon quelques heures après que le président Ali Bongo Ondimba a été déclaré vainqueur de la dernière élection présidentielle avec 64,2 %. A en croire le rapport des opérations du marché des valeurs du trésor de la Cemac effectuées la semaine du 28 août au 01 septembre 2023, cette émission a été infructueuse, conduisant le pays à ne collecter que 1,9 milliard soit un taux de souscription de 21,4 %.
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Les raisons de ce revers pourraient sans aucun doute s’expliquer par la situation socio-politique qui prévaut dans ce pays de Cemac (Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale). Les investisseurs n’ont donc pas souhaité souscrire sur ces titres. Le même jour, le pays a honoré son échéance de remboursement d’une enveloppe de 7,3 milliards de Fcfa sur une BTA de 26 semaines de maturité dont la date d’expiration était le 1er septembre 2023. Le pays prévoit également ce 08 septembre 2023, un remboursement d’un peu plus de 11 milliards de Fcfa.
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Théoriquement, les investisseurs en zone Cemac ne devraient pas s’inquiéter au sujet de la capacité de la deuxième économie de la région à faire face à ses échéances futures sur le marché domestique. Ceci en raison du compte séquestre ouvert dans les livres de la Beac qui lui permet d’honorer ses engagements. « Si défauts il y avait, ceux-ci seraient très probablement de nature technique, c’est-à-dire liés non pas à la capacité financière du gabon à repayer sa dette, mais plutôt à des réformes administratives ou autres qui pourraient rendre certains processus opérationnels longs, » analyse Eugene Cissé, président de l’association des gestionnaires d’actifs en zone Cemac.
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L’agence de notation Moody’s soutient également cette idée, car soutient-elle, sa trésorerie est appelée à se renforcer avec une augmentation des revenus pétroliers. De son côté, Fitch Ratings reste moins optimiste. Pour preuve, l’agence a placé le 05 septembre 2023 la note du Gabon “sous surveillance négative”, et estime que des sanctions économiques des organisations régionales, à savoir la Cemac et la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (Ceeac) pourraient accélérer un défaut.
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