Région de l’Est : plus de 2000 exploitants miniers chinois dans l’illégalité
A l’expiration du délai supplémentaire de 15 jours donné aux opérateurs de la mine semi-mécanisée pour régulariser leur situation administrative et présenter leurs cahiers de charges relativement aux projets sociaux au profit des populations de l’Est et de l’Adamaoua, seuls 31 dossiers ont été reçu à temps au niveau des services centraux du ministère des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique.
Le ministre par intérim des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Fuh Calistus Gentry, a présidé le 06 septembre 2023 à Yaoundé, une réunion sous haute tension avec les opérateurs de la mine semi-mécanisée élargie aux maires des localités concernées par cette activité dans les régions de l’Est et de l’Adamaoua. Cette concertation fait suite à l’expiration, le 02 septembre dernier, du délai supplémentaire de 15 jours accordé à ces opérateurs pour régulariser leur situation administrative et présenter leurs cahiers de charges pour ce qui est des projets sociaux au profit des populations riveraines des exploitations. Il ressort de ce conclave que seuls 31 dossiers ont été reçus à temps au niveau des services centraux du Minmidt et transmis au chef de département. Certains collaborateurs du ministre, à l’instar du directeur des mines, indiquent qu’il y a eu des dépôts de dernière minute, tout en précisant que le total des dossiers enregistrés n’excède pas 60. Pour comprendre, c’est depuis mai 2023, dans le but de redresser ce secteur, que Fuh Calistus Gentry a sommé les exploitants de la mine semi-mécanisée qui pullulent dans les deux régions susmentionnées et particulièrement dans celle de l’Est régulariser leur situation sous 45 jours.
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Selon le Minmidt, plus de 2000 ressortissants chinois sont liés à diverses activités d’exploitation de l’or dans la seule région de l’Est, avec des autorisations douteuses et des cahiers de charges qui ne reflètent que dans de rares cas la taille de leur activité. Il faut ajouter à ceux-ci les nationaux qui opèrent également dans le noir. Fuh Calistus Gentry décrit une situation critique qui ne peut plus prospérer. Le membre du gouvernement instruit ses collaborateurs, notamment les délégués régionaux et départementaux, à fermer toutes les exploitations ne faisant pas l’objet d’une procédure en régularisation. Il donne par ailleurs jusqu’au 14 septembre prochain aux maires pour lui produire des rapports d’évaluation des sites en exploitation. Il est question de s’assurer que des dispositions sont prises par les exploitants en ce qui concerne la restauration de ceux-ci. Par ailleurs, les maires évalueront également les cahiers de charges pour s’assurer qu’ils reflètent la taille de l’activité.
Sur le moyen terme, l’objectif poursuivi par le gouvernement est que tous les exploitants de la mine semi-mécanisée migrent vers la petite mine qui supposent l’exploitation dans lieu fermé et non plus sur des sites ouverts comme c’est le cas jusque-là, afin de limiter les dégâts sur l’environnement et la santé des populations riveraines. Le Minmidt explique que les machines pour passer à ce niveau d’activité coûtent autour de 200 millions de FCFA. Il pense donc que tout opérateur qui se respecte doit pouvoir l’acquérir.
Une mission interministérielle élargie aux maires et aux sociétés exploitatrices est annoncée au Brésil et au Canada, pour s’inspirer de leurs modèles. Dans le premier pays, par exemple, l’exploitation artisanale de l’or représente jusqu’à 60% de la production nationale. A terme, il est question pour le secteur minier hors pétrole camerounais de relever un challenge de taille, celui d’augmenter les recettes de l’Etat et par ricochet sa contribution au PIB au-delà du traditionnel 1%. L’objectif du gouvernement est de maximiser les recettes dans un secteur où beaucoup se sont longtemps déguisés sous la bannière des permis dits artisanaux pour maximiser les bénéfices de leurs entreprises au détriment de l’Etat.
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