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Business et Entreprises

Importations d’huile de palme: le Cameroun s’achemine vers un nouveau record en 2023, après des achats de 150 000 T à fin juin

Selon les acteurs de la filière, sur les six premiers mois de l’année en cours, le pays a déjà importé l’équivalent des volumes achetés sur l’ensemble de l’année 2022. Au moment où se profile à l’horizon les fêtes de fin d’année, ce grand moment de consommation pourrait donner lieu à de nouveaux achats de cette matière première.

Suite à la validation par le gouvernement de la requête faite par les raffineurs d’huile de palme, à travers le Comité de régulation de la filière des oléagineux, le Cameroun a effectué des importations d’environ 150 000 tonnes d’huile de palme brute en 2022, a confié à Ecomatin une source proche du dossier. C’est le plus gros volume d’importations d’huile de palme effectué par le Cameroun car depuis au moins 6 ans, le pays seést toujours contenté des achats à l’international d’au plus 100 000 tonnes et de 70 000 tonnes au minimum, au cours de cette période.

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Selon les raffineurs d’huile de palme, ce record enregistré l’année dernière devrait être battu en 2023. En effet, apprend-on des acteurs de la filière huile de palme, pour le seul premier semestre 2023, le Cameroun a déjà importé environ 150 000 tonnes, soit l’équivalent de toutes les cargaisons achetées sur le marché international en 2022. L’hypothèse d’un nouveau record des importations est d’autant plus probable que le 2è semestre en cours intègre les fêtes de fin d’année, qui sont une période de grande consommation des produits tels que les huiles raffinées. Ce qui pourrait nécessiter de nouvelles importations d’huile de palme brute pour garantir l’approvisionnement des usines de raffinage et des savonneries du pays, par ces temps de forte demande.

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La forte dépendance du Cameroun des importations d’huile de palme tient de l’insuffisance de la production locale. Oscillant entre 350 000 et 400 000 tonnes chaque année, cette production nationale peine à satisfaire à la fois la demande des ménages consommant de l’huile brute, et celle des industries de plus en plus nombreuses, qui transforment cette huile brute en huile raffinée et en savons de ménage et de toilette. Entre la demande des raffineurs, qui continuent d’augmenter leurs capacités au fil des ans, grâce à des investissements colossaux, et les producteurs d’huile de palme brute, dont les volumes mis sur le marché progressent plus lentement, il en découle un déficit structurel qui atteint désormais 160 000 tonnes depuis 2022. Ce déficit a stagné à 130 000 tonnes pendant de longues années, avant de monter à 150 000 tonnes au cours de l’année 2021, à cause de l’arrivée sur le marché de nouveaux raffineurs, font remarquer les acteurs de la filière.

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L’augmentation de ce déficit dit structurel, calculé sur la base de seulement 50 % des capacités de production des usines (le déficit réel est dont plus important), est, selon les acteurs de la filière, la conséquence d’un accroissement exponentiel des investissements dans la transformation depuis plus de 10 ans, alors que la production de la matière première, elle, stagne pratiquement. Ce qui intensifie les difficultés des transformateurs à s’approvisionner en matière première pour faire fonctionner leurs usines.

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« La production nationale mensuelle projetée et à redistribuer aux raffineurs pour le compte du mois de février 2022 est de 19 650 tonnes, pour une demande de 126 065 tonnes », avait illustré Jacquis Kemleu Tchabgou, le secrétaire général de l’Association des raffineurs des oléagineux (Asroc), au cours d’une conférence de presse organisée le 23 février 2022 à Yaoundé. Pour faire face à ces difficultés, le gouvernement, de concert avec les opérateurs de la filière, est contraint d’autoriser des importations de plus en plus massives, qui contribuent malheureusement à creuser davantage la balance commerciale du Cameroun.

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