Filière blé : le Cameroun se tourne vers 5 nouveaux fournisseurs en 2022

Selon l’Institut national de la Statique(INS), le Cameroun a importé 920 400 tonnes de blé en 2022 pour une valeur de 260,7 milliards de Fcfa auprès de 10 principaux pays. A l’observation, la première puissance de la Cemac s’est offert 05 nouveaux fournisseurs de cette céréale. Par rapport à l’année 2021 où le Cameroun avait importé du blé en provenance de 06 pays, il a plutôt sollicité 10 principaux pays un an après ; la Lituanie ayant disparu de la liste. En termes de quantité, les cinq nouveaux fournisseurs de blé ont globalement contribué à hauteur de 263 200 tonnes pour 81,3 milliards de Fcfa (31,1%) de la valeur totale des importations. Il s’agit donc de la Pologne (14,1%), des Etats-Unis (6%), de l’Estonie (5,9%), de l’Allemagne (2,9%%) et de l’Uruguay (2,2%). C’est dire que n’eut été l’intervention de ceux-ci, le Cameroun n’aurait obtenu que 657 200 tonnes de blé l’an dernier.

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Visiblement, avec la guerre entre la Russie et l’Ukraine (respectivement 1^ère et 4^e fournisseur de blé au Cameroun en 2021, Ndlr) déclenchée le 24 février 2022 et qui a handicapé son principal fournisseur, le pays de Paul Biya s’est tourné vers d’autres partenaires commerciaux pour continuer à satisfaire la demande nationale, l’offre étant encore insuffisante.

La France chipe la place de la Russie

En effet, d’après les données de l’INS, la Russie et l’Ukraine ont perdu leur place sur le marché camerounais à fin 2022. Premier fournisseur de blé au Cameroun avec 524 000 tonnes pour 99,2 milliards de Fcfa en 2021(53,3% de la valeur totale des importations), la Russie a été reléguée au 3^e rang derrière la France (78,6 milliards de Fcfa soit plus du double de la Russie, Ndlr) et l’Argentine (42,1 milliards de Fcfa) en 2022. Le pays de Vladimir Poutine n’a pu vendre au Cameroun que 138 tonnes de blé à hauteur de 36,9 milliards de Fcfa (14,1% des importations) soit une baisse de 71,2% du volume et de -62,3% de la valeur des importations. Pour sa part, l’Ukraine qui en 2021 était 4^e fournisseur de blé au Cameroun avec 32 000 tonnes à hauteur de 5,8 milliards de Fcfa, est classée 10 avec seulement 18 700 tonnes pour 4,5 milliards de Fcfa soit une régression de 1,3 milliards de Fcfa en valeur (-22,4%).

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 Outre ces facteurs, le Cameroun a importé peu en volume en 2022 mais a plutôt dépensé plus par rapport à 2021. Comparé aux 966 000 tonnes de blé importées en 2021 pour 182,7 milliards de Fcfa, le volume a baissé pour se situer à 920 400 tonnes. Pourtant, les dépenses se sont établies à 260,7 milliards de Fcfa soit une différence de 78 milliards de Fcfa en excédent en glissement annuel. Ceci peut s’expliquer  par la hausse des cours mondiaux avec la crise russo-ukrainienne survenue le 24 février 2022.

Il faut dire qu’avec le déclenchement dudit conflit, les exportations de la Russie et de l’Ukraine ont drastiquement chuté. Ce qui a eu des répercussions à l’échelle internationale et notamment au Cameroun. A titre d’illustration, le 15 mars 2022 ; soit trois semaines après le début des hostilités, les meuniers, les syndicats de boulangers et le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana ont décidé de l’augmentation du prix du pain et de la farine. Les boulangers ont obtenu du ministère du Commerce, l’autorisation de commercialiser la baguette de pain de 200 grammes à 150 Fcfa, alors que depuis 2008, elle coûtait 125 Fcfa. Les meuniers quant à eux, vont désormais vendre le sac de farine de 50 kg (entrée de gamme-sortie usine) à 24 000 Fcfa, contre 19 000 Fcfa.

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Il faut dire que pour combler la demande nationale en blé et réduire les importations de cette céréale qui concourent chaque année à alourdir la balance commerciale, le chef de l’Etat Paul Biya a autorisé une subvention de 10,3 milliards de Fcfa à l’Irad en vue du développement de la production et de la transformation du blé au Cameroun.

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