Philippe Van Damme : « L’annulation pure et simple de la dette pourrait donner des mauvais signaux de ré-endettement rapide »
Au terme de deux ans passés à la tête de la délégation de l’Union européenne au Cameroun, Philippe Van Damme se prépare à passer le témoin. Ce haut commis belge aura donc tout au long son mandat travaillé à renforcer les relations entre l’UE et la République du Cameroun. Dans une interview exclusive accordée à EcoMatin le diplomate dresse un bilan de son mandat et revient de long en large sur les questions cruciales du moment.
Quel bilan faites-vous de votre mandat à la tête de la Délégation de l’Union Européenne au Cameroun ?
Ce n’est pas vraiment à moi, mais plutôt à vous de faire un tel bilan. Mais si je regarde un peu derrière moi, je me dis que j’ai peut-être réussi à décrisper un peu les relations entre l’UE et les autorités, que je trouvais très sur la défensive et très sensibles à tout commentaire ou questionnement qui aurait pu être interprété comme une ingérence dans les affaires intérieures. Or, c’est le rôle du diplomate d’observer, de s’informer auprès des différents acteurs dans la société quel que soit leur origine ou leur orientation politique, d’engager le débat, de chercher les points de convergence, de défendre les positionnements de l’UE dans le monde et parfois oui, d’essayer de convaincre nos interlocuteurs du bien fondé de notre approche.
Depuis le 4 août 2023, le Cameroun a achevé la 7e phase du démantèlement tarifaire des produits éligibles aux préférences commerciales dans le cadre de l’Accord de partenariat économique (APE) bilatéral avec l’UE. Quel bilan en faites-vous ?
J’ai toujours été convaincu du bien fait de l’intégration graduelle dans l’économie mondiale comme un des objectifs de l’Accord de Cotonou entre l’UE et les pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifiques). L’Afrique est le continent le plus fragmenté et protégé au monde, ce qui freine son développement. J’ai donc toujours aussi été un fervent partisan des APE comme facteur intégrateur, mutuellement bénéfique.
Ces 7 dernières années nous ont donné raison je pense. Les cris d’alarmes du début, plus idéologiques que fondées sur une bonne compréhension de l’accord, se sont petit à petit estompés et j’entends de plus en plus d’entreprises prendre avantage de cet Accord commercial ; aussi bien à l’importation d’intrants essentiels pour la production locale à des prix concurrentiels pour laquelle il n’y a pas de substituts sur le marché local, qu’à l’exportation vers le marché de l’Union européenne, sans aucune entrave tarifaire ou quantitative.
Vous diriez que, 7 ans après son entrée en vigueur, la relation commerciale avec l’UE s’est améliorée ?
Les échanges bilatéraux se portent bien, l’UE restant de loin le 1er partenaire commercial du Cameroun, avec une structure d’exportation bien plus diversifié et comprenant bien plus de produits transformés et à valeur ajoutée importante qu’avec n’importe quel autre partenaire. Nous n’avons donc pas désindustrialisé le Cameroun, mais bien au contraire, nous contribuons à renforcer la compétitivité et la diversification de l’économie camerounaise.
Je suis donc très satisfait du bilan provisoire et de l’intérêt toujours croissant du secteur privé pour l’Accord, d’autant plus que les pertes fiscales sont nettement inférieures à ce qui avait été anticipé et qu’il y a maintenant un consensus très large sur la nécessité d’élargir l’assiette fiscale domestique en formalisant davantage des grands pans de l’économie qui aujourd’hui échappent encore à toute réglementation et fiscalité, ce qui pourra largement compenser les pertes de revenus douaniers tout en diminuant la pression fiscale sur le secteur formel actuel, rééquilibrant ainsi la concurrence interne entre entreprises vertueuses qui appliquent la loi et les autres.
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Après l’annonce par le Cameroun de sa volonté de rétablir dès le 1er janvier 2021, le calendrier de démantèlement tarifaire contenu dans l’Accord, Bruxelles avait promis de se pencher rapidement sur la demande de financement relative à la mise en place de la Stratégie nationale de mise en œuvre de l’APE, conçue par le pays qui était alors évaluée à près de 400 milliards de FCFA. Jusqu’ici Yaoundé attend toujours le décaissement des fonds, ce, après des relances effectuées par le ministre de l’Economie. Qu’est ce qui coince à date ?
Rien ne coince. Je pense qu’il y a un malentendu ici. Comme je viens d’expliquer, l’APE n’est pas un facteur déstabilisant pour l’économie, mais une opportunité à saisir. Il n’y a donc pas de compensations à prévoir. Par contre il faut essayer de tirer un profit maximal de l’accord.
Cela implique, d’une part, un effort d’information et de sensibilisation des entreprises. Au Salon PROMOTE tenu à Yaoundé en début 2022, nous avons organisé une journée APE et constaté avec consternation que beaucoup d’entreprises, surtout des PME, ne connaissaient pas les avantages offerts par l’APE. Nous avons donc accéléré nos campagnes d’information et en début juillet dernier nous avons octroyé pour la première fois des «Prix APE» à des entreprises dans différentes catégories qui ont tiré le plus profit de l’Accord.
Cela implique d’autre part aussi une amélioration de l’environnement des affaires et du climat d’investissement afin que les entrepreneurs osent investir et tirer davantage encore profit de l’Accord. Toutes nos actions, UE et Etats membres en appui à la compétitivité, à la facilitation du commerce et à l’intégration économique régionale, toutes nos actions d’appui à la modernisation de vos infrastructures de transport, d’approvisionnement en eau et énergie ou de services digitales contribuent directement ou indirectement à votre compétitivité et donc à l’accompagnement de la mise en œuvre de l’APE.
Nos programmes d’appui aux finances publiques et à la lutte contre la corruption, le travail de réflexion menée sur la réforme fiscale et l’élargissement de l’assiette fiscale, contribuent également à tirer profit non seulement de l’APE d’ailleurs, mais également de l’intégration CEMAC et maintenant aussi ZLECAf.
Le gouvernement et l’UE ont redéfini en février 2022, les différents axes de leur coopération pour les 7 prochaines années (2021-2027), à travers le Programme Indicatif Multi-annuel (PIM). Celui-ci prévoit des aides humanitaires dans les régions en crise. Pourquoi à date la contribution de l’UE pour la reconstruction Nord et du Sud-Ouest tarde à venir ?
Nous octroyons bon an mal an une aide humanitaire de l’ordre de 12 à 15 milliards de FCFA en dehors et en sus du Programme indicatif multi-annuel à travers notre agence dédiée à cet effet (ECHO). Cette aide n’est pas toujours visible, car pour être efficace, elle revêt souvent un statut anonyme et passe à travers des agences des Nation unies ou des ONG humanitaires nationales ou internationales.
Mais au-delà de l’aide humanitaire, nous avons effectivement commencé à soutenir des initiatives d’appui à la réconciliation et au renforcement de la cohésion sociale. Cela se fait de nouveau essentiellement à travers la société civile, visant avant tout les populations les plus vulnérables, les déplacés internes et leur communautés hôtes, les femmes, en en particulier les femmes victimes de violences basées sur le genre, les enfants et les jeunes. A ces derniers, il faut donner de l’espoir et donc des perspectives d’avenir, notamment à travers des formations et des activités génératrices de revenus.
Mais sans le retour à la paix et une mise en œuvre diligente de la décentralisation, nous ne pouvons pas avancer plus rapidement et entrer dans une phase de reconstruction à plus grande échelle. Une telle démarche nécessite en effet une approche inclusive qui permet de définir les priorités de reconstruction avec toutes les parties prenantes, de manière la plus consensuelle possible, un peu comme cela se fait actuellement dans l’Extrême-Nord.
Nous octroyons bon an mal an une aide humanitaire de l’ordre de 12 à 15 milliards de FCFA en dehors et en sus du Programme indicatif multi-annuel à travers notre agence dédiée à cet effet (ECHO). Cette aide n’est pas toujours visible, car pour être efficace, elle revêt souvent un statut anonyme et passe à travers des agences des Nation unies ou des ONG humanitaires nationales ou internationales
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Comme pour l’huile de palme, la récente décision du parlement européen d’entériner l’interdiction d’importer des produits issus de la déforestation, ne vise-t-elle pas à dissimuler l’intention de l’Union européenne de substituer les produits africains par les produits d’origines d’Europe de l’Est ?
Mais il n’y a pas de produits de substitution du café, du cacao, de caoutchouc ou encore du bois tropical dans les pays de l’Europe de l’Est. Je ne sais pas d’où vient cette analyse, mais la règlementation européenne zéro-déforestation qui entre en vigueur début 2025 est une réglementation qui s’applique à tous les producteurs domestiques et de pays tiers sans distinction ou discrimination et vise à nous aider à atteindre nos objectifs ambitieux de lutte contre le réchauffement climatique et de devenir neutre en carbone d’ici 2050 (avec un point de rendez-vous en 2035 où l’émission des gaz à effet de serre doit avoir diminué de 55%).
Et je dois dire que les «Cocoa talks» conduite cette dernière année au Cameroun ont encore une fois mis en exergue que le Cameroun est particulièrement bien placée pour tirer profit de cette nouvelle réglementation et de réussir sa transition verte, étant richement pourvue en ressources naturelles (y compris des sources d’énergie renouvelables) et ayant une production forestière qui est déjà largement agroforestière et compatible avec la nouvelle réglementation.
Pourquoi l’UE milite-t-elle pour une restructuration de la dette des pays africains, alors que ceux-ci demandent depuis des années l’annulation complète de celle-ci ?
Il faut d’abord rappeler qu’aujourd’hui ce ne sont plus les pays de l’UE qui sont les plus grands créditeurs de l’Afrique, mais d’une part la Chine et d’autre part les banques multilatérales de développement. Ces derniers sont limités dans leur action, car ils tiennent à leur rating international (AAA) qui leur permet d’emprunter sur les marchés internationaux aux meilleures conditions et donc de prêter à leurs partenaires aux meilleures conditions. Toute restructuration / annulation de la dette implique, par ailleurs, un effort équilibré de tous, et donc aussi de la Chine, qui aujourd’hui ne fait pas parti du club de Paris qui négocie la réduction / restructuration des dettes publiques et qui se montre très réticente à s’engager dans ce processus.
Et enfin, comme disent les économistes, il n’y a pas de « free lunch », et l’annulation pure et simple pourrait donner des mauvais signaux de ré-endettement rapide, comme nous avons pu observer dans certains pays par le passé, croyant que de toute manière la dette ainsi accumulée sera effacée à nouveau un jour ou l’autre. Ce ré-endettement rapide mène le plus souvent à un manque de priorisation des dépenses d’investissement, parfois un gonflement insoutenable des dépenses courantes, un manque de discipline budgétaire et un gaspillage énorme de ressources.
Toute restructuration /annulation de la dette implique, par ailleurs, un effort équilibré de tous, et donc aussi de la Chine, qui aujourd’hui ne fait pas parti du club de Paris qui négocie la réduction / restructuration des dettes publiques et qui se montre très réticente à s’engager dans ce processus
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Lors de la Cop 21, les pays développés avaient pris l’engagement d’octroyer 100 milliards par an aux pays Sud pour les accompagner dans leur lutte contre le réchauffement, une promesse qui sera tenue avec 3 ans de retard. Pour l’heure, quel est l’apport du l’UE dans l’attente de cet objectif ?
L’UE et ses Etats membres ont tenu leurs engagements et mobilisé leur part des 100 milliards. Il est vrai que globalement, il y a eu des retards de certains partenaires, dans une conjoncture internationale difficile, mais du côté des pays bénéficiaires aussi, il y a eu des retards dans la mise en place des réformes requises pour atteindre les objectifs tels que définis dans les contributions nationales.
Je crains que tout le monde ne saisis pas encore l’urgence des mesures à mettre en place contre le réchauffement climatique, et ceci malgré les manifestations de plus en plus évidentes des effets catastrophiques du changement climatique.
Redoublons donc tous d’efforts, ensemble, plutôt que de se pointer du doigt mutuellement !
La Journée mondiale de la jeunesse (JMJ) qui ambitionnaient de réunir des jeunes de tous continents du 03 au 06 août dernier n’a visiblement pas tenu promesse. Pour cause, plus d’une centaine de demandes de visas déposées par des jeunes africains parmi lesquels des Camerounais se sont vu refuser. Il n’y a-t-il pas de discrimination dans l’octroi des visas européens ?
Je n’étais pas au Portugal pour les JMJ, mais j’avais quand même l’impression qu’il y avait beaucoup de monde…
L’UE n’a pas encore de rôle consulaire et je ne peux donc pas parler au nom des Etats membres, mais oui, il y a un problème de gestion des visas. Ceci n’est pas dû à notre mauvaise volonté, bien au contraire, et l’ambassadeur de France lors de la Fête nationale du 14 juillet, a annoncé une remise à niveau du système d’octroi de visas à l’Ambassade de France. Mais tous nos Etats membres ont constaté ces deux dernières années une explosion des demandes de visas et leur services consulaires sont submergés.
Il continue aussi à y avoir pas mal de fraude documentaire, obligeant les Etats membres à faire des vérifications souvent compliquées. Ils me disent souvent que la règle 20/80 s’applique dans la gestion des visas aussi, ils passent 80% de leur temps à vérifier 20% des demandes suspectes. Cela est dû notamment à la faiblesse de l’état civil, encore très peu digitalisé, incomplet et difficile d’accès en dehors des grands centres urbains.
Nous avons abordé ce problème dans notre dialogue politique avec les autorités et l’Allemagne notamment s’est engagée à poursuivre son appui au BUNEC pour mettre à niveau l’état civil, un service par ailleurs indispensable au bon fonctionnement d’un Etat de droit.
Est-ce que le fait que l’UE signe des conventions avec les pays du Maghreb (Tunisie, Maroc…) pour la gestion des flux migratoires, ne favorise-t-elle pas la violation des droits ?
Bien au contraire, le but de ces conventions est de lutter contre le trafic des êtres humains. Mais oui, il faut essayer d’arrêter ces trafics à la source, dans les pays d’origine. D’où par exemple le choix que nous avons fait en Team Europe de concentrer une partie significative de notre coopération dans les régions du Septentrion, les régions aux indicateurs de développement les plus faibles et ou la tentation de l’extrémisme religieux ou de la migration irrégulière à travers la route horriblement dangereuse du Sahara est la plus grande. Et s’il y a des abus dans les pays de transit, nous devons réagir. Nos conventions se basent sur le respect total des engagements internationaux en matière de gestion migratoire et de traitement des migrants à l’entrée de nos pays.
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Quelle expérience de la coopération Union Européenne- Cameroun peut-elle être considérée comme modèle de réussite ?
Toujours difficile de choisir parmi ces enfants. Mais permettez-moi de mettre en avant mon ainé, le premier programme importé lancé après mon arrivée au pays, le Programme pour un Septentrion vert et résilient, lancé à Garoua début 2022.
D’abord c’est le 1er programme de notre nouveau cycle de programmation 2021-2027. Ensuite, c’est le 1er programme significatif développé en #TeamEurope, en équipe Europe, en synergie avec les Etats membres, une approche qui se généralise et qui, j’en suis convaincu, va augmenter l’efficience, l’efficacité et l’impact de nos interventions, mieux coordonnés et complémentaires, se renforçant mutuellement.
Ce projet illustre aussi notre option de prioriser les régions les plus défavoriser du pays, notamment pour contribuer à leur stabilisation face aux menaces de Boko Haram, et du changement climatique.
En quoi ce programme vous a-t –il marqué ?
Il présente une nouvelle approche, qui prend en compte la complexité et la fragilité de l’écosystème des régions septentrionales. Celles-ci sont déjà sous la pression démographique, de l’insécurité, tout cela exacerbé par le changement climatique, est sous pression et crée des tensions et conflits, parfois meurtriers, entre les différents acteurs du terrain, qu’ils soient agriculteurs, éleveurs, pêcheurs, miniers, zones de chasse et parc nationaux ou aires protégés, et même les acteurs urbains des villes en pleine expansion.
L’approche proposée, une approche appelée «PAYSAGE», a pour but de mettre tous ces acteurs autour de la table pour retrouver un équilibre des intérêts et un consensus minimal autour de l’utilisation des ressources naturelles de ses régions, la terre et l’eau, et de refléter cela dans les plans de développement et d’occupation des sols. Cette approche intégrée s’inscrit totalement aussi dans la dynamique de la décentralisation.
J’espère que ce bébé va grandir en sagesse et devenir un modèle de développement !
Il présente une nouvelle approche, qui prend en compte la complexité et la fragilité de l’écosystème des régions septentrionales. Celles-ci sont déjà sous la pression démographique, de l’insécurité, tout cela exacerbé par le changement climatique, est sous pression et crée des tensions et conflits, parfois meurtriers, entre les différents acteurs du terrain
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Comment laissez-vous le climat des affaires au Cameroun ?
De nouveau c’est une question à poser aux premiers concernés, les entreprises. Mais à en croire les indices internationaux de perception de la corruption et de perception de l’environnement des affaires, la situation continue à ne pas être bonne. J’ai commencé par dire que je trouvais le climat du dialogue plutôt frileux à mon arrivée. Mais ce manque d’un dialogue franc et ouvert est un déficit que je constate à travers toute la société camerounaise. Le dialogue entre les humanitaires ou la société civile au sens plus large et les autorités est difficile, le dialogue sur les crises est difficile, mais le dialogue secteur privé – autorités est également difficile, or c’est dans un cadre de dialogue inclusif que les obstacles à l’investissement et les facteurs déterminants l’environnement des affaires doivent être discutés. Beaucoup de malentendus et d’incompréhensions, beaucoup de petites irritations et tracasseries pourraient être levés à travers un vrai dialogue.
Le renforcement de la gestion des finances publiques, la lutte contre la corruption, la stabilité et sécurité juridique, la réforme foncière… tous des facteurs essentiels d’un bon climat d’investissement sur lequel l’UE et ses Etats membres sont prêts à travailler.
De même l’environnement des affaires est aussi déterminé par la qualité des services publiques, l’approvisionnement en eau, en électricité, en services digitaux, en infrastructures de transport, en capital humain, tous des secteurs dans lesquels l’UE est ses Etats membres sont prêts à investir davantage si les conditions de gouvernance sont réunies.
De nouveau c’est une question à poser aux premiers concernés, les entreprises. Mais à en croire les indices internationaux de perception de la corruption et de perception de l’environnement des affaires, la situation continue à ne pas être bonne
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