Budget : comment le Cameroun compte mobiliser 5 495 milliards pour financer les investissements publics entre 2024 et 2026
La feuille de route a été présentée lors de l’ouverture des Conférences élargies de Programmation budgétaire et de performance Associée (Cepb-PA).
5 495 milliards de Fcfa. C’est le montant prévisionnel des besoins en investissement du Cameroun sur la période 2024-2026. Le chiffre a été dévoilé le 16 août dernier au cours de l’ouverture des Conférences élargies de Programmation budgétaire et de performance Associée (Cepb-PA) présidée par Paul Tasong et Yaouba Abdoulaye, respectivement ministres délégués auprès du Minepat et du Minfi. Ces ressources financières, apprend-t-on, vont permettre la poursuite et l’achèvement de 357 projets.
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Pour atteindre ses objectifs au cours du prochain triennat, le gouvernement camerounais envisage implémenter un certain nombre de mesures. Il s’agit dans un premier temps, de mettre en place des mécanismes visant à réduire l’accumulation des soldes engagés non-décaissés (SEND’s) ; l’un des principaux freins à l’exécution des projets. Tenez, selon la Caisse autonome d’amortissement(CAA), au premier semestre 2023, les SEND’s extérieurs (hors appuis budgétaires) sont estimés à 3 542,4 milliards de Fcfa pour une hausse de 1, 6 milliard de Fcfa en glissement annuel. « Tenant compte d’une capacité d’absorption moyenne de 700 milliards de Fcfa par an, il faudrait un minimum de 5 ans pour absorber l’intégralité des SEND’s existants, ce qui traduit une lenteur dans l’exécution de nombre de projet », prévient la Note de conjoncture de l’institution.
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Autre élément sur lequel comptent s’appuyer les pouvoirs publics pour capter les financements c’est le recours à plus de partenariats public-privé(PPP). Le gouvernement mise sans doute sur la loi du 25 juillet 2023 fixant le Régime général des contrats de PPP pour y parvenir. Le texte promulgué par le chef de l’Etat vise sommairement à réduire les risques budgétaires afin que les financements sous forme de PPP soient véritablement considérés comme une alternative importante pour la réalisation des projets structurants qui garantissent une réelle rentabilité socio-économique et financière.
Sous un autre angle, le Cameroun, situé au cœur du Bassin du Congo, espère tirer profit des opportunités de la finance climatique pour renforcer son budget projeté à 21 447, 3 milliards entre 2024-2026. Mais avant tout, le pays de Paul Biya doit répondre au préalable, aux critères fixés par les bailleurs des fonds climatiques à l’instar de la Banque mondiale.
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Le renforcement de l’assiette fiscale est aussi une piste que le gouvernement veut explorer. Dans le Document de programmation budgétaire, le ministère des Finances fait savoir que l’assiette fiscale « doit être préservée contre deux principales menaces, à savoir : la fraude et l’évasion fiscale, et la dématérialisation des transactions économiques qui rend la matière imposable de moins en moins saisissable ».
Pour le reste, les priorités inscrites dans le triennat sont connues. Il s’agit pour rappeler quelques unes, du « programme de réforme du secteur de l’électricité (PForR); l’approfondissement du processus de décentralisation, avec la mise sur pied d’une fonction publique locale et l’augmentation progressive de la dotation aux CTD », note le Minepat.
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